Contre le harcèlement scolaire, éduquer à l'empathie

Un enfant sur trois serait impliqué dans une situation de harcèlement scolaire, en tant que victime ou harceleur, en Fédération Wallonie-Bruxelles. Cette forme de violence, et son prolongement derrière un écran qu’est le cyberharcèlement, se caractérise notamment par des moqueries, des insultes, des intimidations ou des coups répétés à l’encontre d’une victime. Le harcèlement est un phénomène qui se banalise et se rencontre partout: dans la vie sociale, en famille, mais aussi de plus en plus à l’école. Ses conséquences psychologiques et physiques peuvent être graves, et mener à la déscolarisation, à la phobie scolaire, voire au suicide des jeunes victimes.

Dans la lutte qui s’organise depuis quelques années contre ce fléau social, certaines méthodes de prévention et de prise en charge des situations de harcèlement scolaire apportent des solutions axées sur le développement des compétences psychosociales. L’écoute, l’empathie et la bienveillance sont les clés de ces programmes inspirés d’expérimentations menées en France et dans les pays nordiques, en particulier au Danemark et en Finlande, avec des résultats positifs validés par la recherche.
Reconnaître ses propres émotions et celles des autres, porter une attention bienveillante et agir dans le respect des différences, tels sont les piliers de ce type de dispositifs, dont certains existent depuis près de 20 ans, et qui font leur chemin jusque dans nos classes. En choisissant l’écoute des besoins des enfants et en privilégiant les modes relationnels non violents, ces approches peuvent faire reculer le harcèlement à l’école.

Alors qu’en France des «cours d’empathie» seront généralisés dans toutes les écoles maternelles et primaires à la rentrée 2024, quelles sont les options offertes aux écoles en Belgique francophone et où trouver les ressources pour les équipes éducatives et les parents?
Un panel de spécialistes font le tour de la question dans ce nouveau dossier d’Éduquer. Qu’en est-il du harcèlement scolaire et de sa prise en charge en Fédération Wallonie-Bruxelles? Quel rôle jouent les neurones miroirs dans les phénomènes de contagion émotionnelle? Comment encourager l’empathie et les compétences psychosociales? Quels dispositifs ont déjà fait leurs preuves, en Belgique et à l’étranger? L’école peut-elle améliorer le climat scolaire et, partant, le taux de réussite des élèves, en faisant le choix de l’empathie?