1864 – 1865 : La fondation
La naissance de la Ligue de l’Enseignement s’explique par le contexte politico-social de l’époque.
Entre 1815 et 1830 , lorsque les territoires belges faisaient partie du Royaume des Pays-Bas, l ’Etat avait développé un enseignement neutre et gratuit.
Cette politique était un des griefs majeurs des catholiques vis-à-vis du régime hollandais ; aussi, en 1830, le Congrès national proclama la liberté de l’enseignement, ce qui provoqua l’ouverture d’écoles primaires libres dirigées par des particuliers souvent incompétents.
En 1842, l ’Etat belge fit voter une loi organique de l’enseignement primaire qui plaçait l’enseignement de la religion catholique , de la morale et des autres branches sous la direction exclusive du clergé.
C’est pour réagir à cette situation que, le 26 décembre 1864, lors d’une réunion organisée par des citoyens d’opinions libérales en l’hôtel du « Grand Miroir » à Bruxelles, Charles Buls, un jeune orfèvre autodidacte, âgé de 27 ans, fit une communication intitulée « Projet de création d’une association destinée à répandre et à améliorer l’instruction en Belgique » et que fut créée la Ligue de l’Enseignement par un groupe de libres penseurs affiliés à un cercle culturel « La Libre Pensée », issus majoritairement de l’U.L.B. et des loges maçonniques bruxelloises.
La Ligue trouvait également son inspiration dans une société hollandaise, la » Maatschappij tot Nut van ’t Algemeen » fondée à la fin du XVIIIème siècle, qui était à la base du haut degré de développement de l’enseignement primaire hollandais.
Les statuts de la Ligue furent adoptés le 16 février 1865 et lui assignèrent comme buts :
- La propagation et le perfectionnement de l’éducation et de l’instruction en Belgique.
- La révision des lois dans ce qu’elles ont de contraire à la liberté de conscience et à l’égalité des citoyens.
- L’étude des questions relatives à l’instruction et à l’éducation.
- L’amélioration de la position sociale des instituteurs.
- Le développement de l’instruction des filles.
- L’établissement de bibliothèques, de cours publics et d’écoles d’adultes.
- La rédaction et la diffusion de publications relatives à l’instruction et à l’éducation.