Aller voter

Mercredi 1 mai 2024

Photo de Manny Becerra sur Unsplash
Patrick Hullebroeck, Directeur

Le 24 avril dernier, Amnesty International publiait son rapport annuel 2023-2024. L’association de défense des droits humains y dénonce la manière dont les populations civiles ne sont plus guère que des pions dans l’exercice de la puissance, au mépris du respect du droit humanitaire et des droits humains: «En Israël et dans les territoires palestiniens occupés, au Soudan, en Ethiopie, au Myanmar, en Syrie, au Sahel, en Ukraine ou encore en République démocratique du Congo: les civil·es pris dans les conflits paient le prix fort, sur fond de violations du droit international par les États. Ce mépris flagrant pour le droit international affiché par les États parties au conflit est exacerbé par l’incapacité des États membres des institutions internationales à mettre un terme aux bains de sang infligés aux populations civiles. Cette inertie menace d’extinction l’ordre mondial fondé sur le droit créé au lendemain de la seconde guerre mondiale.» (https://www.amnesty.fr/dossiers/rapport-annuel-2023-bilan-situation-des…)

Il serait erroné de croire que l’insensibilisation des spectateurs qui découvrent les actualités via les médias limiterait l’impact de ces transgressions du droit sur les populations qui se sentent loin de ces conflits et sur les sociétés dans lesquelles elles vivent. En réalité, ces transgressions ont des effets sur la démoralisation des populations en fragilisant le sentiment de vivre dans un monde sûr, régi par les principes du droit, dont elles peuvent elles-mêmes bénéficier.

La crise des réfugié·es et l’altération progressive des conditions de l’accueil, qu’il s’agisse de l’abandon en mer, du refoulement aux frontières ou de la possibilité d’envoyer les personnes refusées de l’autre côté de la mer ou à l’autre bout de la planète, qu’il s’agisse de l’Albanie ou du Rwanda, pour ne citer que deux exemples, ont les mêmes effets.

Et que dire encore des effets de la crise sociale et de l’incapacité des autorités publiques à générer une politique concertée au niveau européen, voire mondial, pour lutter contre l’extinction de la biodiversité et enrayer le changement climatique.
Le 9 juin prochain, l’électorat européen est appelé aux urnes et, pour ce qui concerne la population belge, elle est appelée à élire, outre ses représentant·es européen·nes, celles et ceux qui la représenteront au niveau fédéral, régional et, indirectement, communautaire.

Aller voter, s’informer pour savoir pour qui voter et choisir ses représentant·es, ce ne sont pas des actes vains, même s’ils ne constituent pas à eux seuls la démocratie. Car que serait celle-ci sans l’état de droit ou la démocratie sociale et culturelle? Mais ces petits gestes ont aussi leur impact. Ils contribuent à «remoraliser» les populations que le doute assaille et que l’inquiétude ou le fatalisme rongent. Allez voter!

Patrick Hullebroeck, directeur

 

mai 2024

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