1918-1940 : L’entre-deux guerres
Une fois conclu l’armistice de 1918, la Ligue reprit progressivement vie… Elle ne retrouva pas immédiatement son nombre de membres individuels d’avant-guerre.
En 1926 elle comptait 2700 membres ; en 1926-1927, à un moment intense de la lutte menée en faveur de l’école publique elle enregistra plus de mille inscriptions nouvelles, après quoi le nombre de membres continua à croître pour se stabiliser autour des 5000 à la veille du second conflit mondial.
En 1925, profitant d’une législation assez récente, elle se fit reconnaître comme A.S.B.L. ce qui alla de pair avec une modification de ses statuts qui ne changea toutefois pas ses structures en profondeur.
A sa tête elle conservait un Conseil général d’une cinquantaine de membres, parmi lesquels des enseignants, des professeurs d’université, des mandataires communaux, des parlementaires.
Le Conseil général désignait un bureau, composé d’un président, de plusieurs vice-présidents, d’un secrétaire général et d’un trésorier. Charles Buls étant décédé en juillet 1914, la présidence fut exercée par Alexis Sluys jusqu’en mars 1930, puis brièvement par Fernand Cocq et enfin par Nicolas Smelten jusqu’en 1962.
L’essentiel du travail de la Ligue continuait à être préparé par des commissions.
Les services les plus actifs furent celui des publications, celui des bibliothèques circulantes, celui des pensionnats laïques, celui des prêts de clichés pour projections lumineuses, un service des conférences, un service de placement pour diplômés de l’enseignement officiel, un service de renseignements et de consultation.
De 1919 à 1940 la Ligue continua son combat pour la défense de l’instruction publique.
L’instauration du suffrage universel en 1919 ne devait plus permettre à aucun parti de s’assurer une majorité absolue dans les chambres ; les préoccupations sociales et économiques reléguèrent les querelles scolaires au second plan.
Toutefois, face aux avantages que l’enseignement catholique continuait à engranger, la Ligue continua son action en agitant l’opinion par ses publications et en organisant de grandes manifestations pour la défense de l’enseignement public ou en s’y associant, sans toujours trouver auprès de mandataires publics nationaux ou communaux, pourtant membres de son Conseil général, un appui significatif.
En dépit de la volonté de ses fondateurs, la Ligue était devenue depuis plusieurs décennies essentiellement bruxelloise et francophone.
Entre les deux guerres un nouvel effort fut entrepris pour lui assurer une base nationale et pour lui rallier un public néerlandophone avec des résultats inégaux.
La création en 1939 de l’ « Algemeen Vlaamsch Verbond ter Bevordering van het Officieel Onderwijs », une association « sœur » (concurrente ?) et autonome , allait définitivement mettre fin aux possibilités d’implantation sérieuse de la Ligue en Flandre.