1945-1989 : Les dernières décennies

En mai 1940 la Ligue se remit en sommeil sans toutefois arrêter tout à fait ses activités, mais ses divers services continuèrent à fonctionner tant bien que mal.

Quinze jours après la libération en septembre 1944 , la Ligue allait reprendre son activité normale, rendre vie à ses régionales et à ses sections locales. Pendant quelques années la Ligue tenta de maintenir et même de renforcer son caractère national.

L’évolution des problèmes communautaires en Belgique eut toutefois pour résultat de transformer insensiblement la Ligue en association francophone.

Depuis 1975, « le Conseil général » a pris la dénomination de « Conseil d’Administration ».

La présidence fut confiée de 1962 à 1973 à Felix Depreter, de 1973 à 1985 à Jacques Bernard, à Pierre Van Bergen de 1986 à 1994, à Guy Vlaeminck de 1994 à 2011 et à Roland Perceval depuis 2011.

Après la libération, l’atmosphère, dans les milieux politiques et gouvernementaux était une nouvelle fois à la pacification des conflits scolaires ; c’est dans ce contexte que deux jeunes professeurs à l’U.L.B., Sylvain Decoster et Jean Lameere, publièrent en 1946 un ouvrage, « Esprit d’une politique générale de l’éducation » qui suscita bien des remous dans le Landerneau laïque.

Leur livre revenait sur la question essentielle de savoir si les laïques belges devaient soutenir l’enseignement public ou sacrifier celui-ci au profit d’un réseau d’écoles rationalistes, libres et engagées.

La Ligue opta définitivement pour la défense d’un enseignement officiel laïque et neutre.

De 1954 à 1958 la Ligue connaîtra une période brève de relative satisfaction : elle pourra soutenir la politique scolaire du ministère socialiste–libéral dirigé par Achille van Acker.

Mais à partir de 1958, il fallut de nouveau compter avec des gouvernements de coalition où siégeait inévitablement le P.S.C.-C.V.P.

La Ligue mena dès lors un combat défensif, contre les avantages de plus en plus importants octroyés au réseau catholique.

C’est ainsi qu’elle s’éleva contre les dispositions du pacte scolaire de 1958, contre ses modalités d’application et qu’aujourd’hui elle poursuit sans relâche sa lutte pour la défense des spécificités de l’enseignement officiel et contre l’extension de l’octroi d’avantages sociaux et pédagogiques à l’enseignement confessionnel.

Pour en savoir plus sur la position de la Ligue lors de la création du pacte scolaire, n’hésitez pas à lire le texte de Philippe Cullus:

« La Ligue de l’Enseignement de 1950 à 1959. De la lutte à l’espoir, et à la déception. » ( texte issu du livre « Le pacte scolaire de 1958. Origines, principes et application d’un compromis belge, page 587 à 623 ed: VUB Press, 1999).

En 1972 la Ligue fut reconnue comme mouvement national d’éducation permanente par le Ministère de la Culture française, ce qui lui permit d’obtenir des subsides réguliers pour assurer le fonctionnement de certains de ses services, d’engager des permanents qui, tant dans son siège de la rue De Lenglentier à Bruxelles que dans ses régionales développent son action.

Auprès des écoles, des associations laïques et du public en général.

La Ligue a créé en son sein plusieurs associations laïques parfois devenues autonomes ou sections-membres par la suite et s’est associée à la formation de mouvements extérieurs plus larges ; c’est ainsi qu’elle fut un des membres fondateurs du Centre d’action laïque en 1969 et que parmi les filiales de la Ligue, il faut citer la F.A.P.E.O. (Fédération Nationale des Parents d’Elèves de l’Enseignement Officiel).

Au cours de ces dernières décennies, la Ligue a affiché un intérêt de plus en plus affirmé pour l’éducation permanente, au point de modifier sa raison sociale en 1972.

La préoccupation n’était pas nouvelle, loin s’en faut, mais elle prit une importance jamais atteinte jusqu’ici et les objectifs furent élargis ; ne se limitant plus à l’éducation des adultes et aux activités para et post-scolaires, ils s’étendirent à tous les secteurs liés à l’occupation des loisirs et à l’animation culturelle dans le sens le plus large.