Nouveaux outils éducatifs pour l'écologie

«Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve». Cette citation de Hölderlin, bien que maintes fois répétée, résonne aujourd'hui avec une acuité particulière… Publié à la veille de la COP29 à Bakou, le rapport Emissions Gap Report 2024 du Programme des Nations unies pour l'environnement est sans appel: «Nous sommes au cœur d'une situation d'urgence climatique et la fenêtre d'action se referme rapidement». En écho, l'Agence européenne pour l'environnement alertait en mars 2024 dans son Évaluation européenne des risques climatiques sur le «retard considérable» dans la mise en œuvre des politiques climatiques.
Face à ces défis, le monde éducatif se trouve dans une position paradoxale. L’enquête française Parentalité et écoanxiété de juin 2023 rapporte que 73% des enseignant·es estiment manquer d'outils pour enseigner les enjeux climatiques, alors que 88% des jeunes se disent concernés par ces questions. Un décalage d'autant plus frappant qu’une enquête GoodPlanet-IPSOS, publiée l’an dernier, révèle que 92% des Belges considèrent l'intégration de la question climatique dans l'enseignement comme essentielle. L’enseignant et chercheur en éducation relative à l'environnement Hubert Deplus nous livre des clés de compréhension pertinentes sur les freins souvent rencontrés par les équipes éducatives.
C'est dans ce contexte que s'inscrit le projet PACTE (Partager Apprendre Comprendre pour la Transition Écologique), qui propose une malle pédagogique pour aborder avec les 9-12 ans six thématiques fondamentales: biodiversité, consommation responsable, climat, santé environnementale, citoyenneté planétaire et eau. Testées plus d’une centaine de fois, appuyées par un panel d’experts, les activités proposées dans la malle déploient une méthode clé en main pour sensibiliser aux grands enjeux environnementaux. Ancrées dans la pédagogie de la conscientisation et de l'engagement, elles incarnent une nouvelle approche éducative. En mettant en avant la coopération, ces activités tendent vers ce que le biologiste Olivier Hamant qualifie d’enseignement «robuste». Si la construction fut riche et intense, c'est désormais aux éducateurs et éducatrices de s'approprier ces outils et d'en révéler tout le potentiel avec leurs élèves.