La végétarienne, de Han Kang
Si je l'avais épousée, bien qu'elle fût dépourvue de tout charme remarquable, c'était parce qu'elle n'avait pas non plus de défaut notable. La banalité qui caractérisait cette créature sans éclat, ni esprit ni sophistication aucune, m'avait mis à l'aise.
A l’origine, Yonghye est une jeune femme assez banale. Ni belle, ni laide, ni brillante, ni fade. En bonne épouse sud-coréenne et comme le veut la tradition, elle dévoue sa vie à son couple, répondant aux moindres désirs de son mari. Jusqu’au jour où, à la suite d’un cauchemar violent, elle décide de jeter toute nourriture d’origine animale à la poubelle. Que fait-on d’une femme qui sort de la marge, qui brise les codes et ne répond plus aux préceptes de soumission matrimoniale? On la considère comme folle et on l’enferme!
La végétarienne est un triptyque qui tourne autour du personnage de Yonghye. On y découvre cette femme qui voulait devenir végétale et se perdre dans l’existence calme des arbres et des plantes. Une plongée tragique dans la folie, narrée successivement par son mari, jeune cadre insignifiant, son beau-frère, artiste pétri de désir pour elle, et enfin sa sœur Inhye, qui l’accompagnera jusqu’au bout.
Un roman troublant et fascinant de l’autrice Han Kang, prix Nobel de littérature 2024.
KANG Han. La Végétarienne, Le Livre de Poche, Paris, 2016, 216 p.