Phobie scolaire, l'impossible école
Quand l’école devient impossible, quand les pas se ralentissent pour s’y rendre, jusqu’à s’arrêter net, c’est tout un monde qui bascule: celui de l’enfant, celui des parents, celui de la famille entière. Cet enfant, cet ado qui allait pourtant bien – avant −, qui aimait apprendre – avant −, que lui arrive-t-il?
Pour comprendre et accompagner son enfant en souffrance vers la guérison, le chemin est long et sinueux. Il passe notamment par la rencontre de l’équipe éducative de l’école, par de longues heures de lecture, par des consultations de médecins et thérapeutes, par une hospitalisation peut-être, par l’aide de rares groupes de soutien et, dans le meilleur des cas, par des aménagements pour une reprise progressive des cours, quand elle est possible.
Ce trouble anxieux, multifactoriel, a des impacts importants sur le parcours scolaire et de soins des jeunes, ainsi que de lourdes conséquences sur le vécu des familles. Il nécessite une prise en charge thérapeutique de l’enfant ou de l’adolescent en détresse mais aussi le soutien des parents, souvent sur-responsabilisés par leur entourage et par certain·es professionnel·les de santé non sensibilisés à la question.
Devant ce phénomène méconnu, en large expansion pourtant, qui touche des élèves de tous âges et tous niveaux scolaires, les écoles sont souvent peu informées, les parents sont démunis et les services de santé mentale sont submergés. Éduquer fait le point sur la phobie scolaire, aussi appelée refus scolaire anxieux, et donne la parole à celles et ceux œuvrent au quotidien dans la connaissance et l’accompagnement de ces jeunes et leur famille: pédopsychiatres, centre de recherche, école spécialisée ou encore association de soutien à la parentalité.
Si peu de professionnel·les de l’enseignement et du monde médical connaissent la problématique complexe de la phobie scolaire, ce rejet de l’école est pourtant une réalité clinique, une urgence thérapeutique pour les enfants et ados touchés. Et, pour la société, elle représente assurément la nécessité de questionner son système scolaire, et sans doute bien au-delà, en abordant la question de la santé mentale des jeunes, à ce jour encore trop taboue.
Dossier coordonné par Marie Versele et Marie-Françoise Holemans, secteur communication