Une alimentation de qualité, urgente et nécessaire

Lundi 3 avril 2023

consommation © Alexas_Fotos - pixabay.com
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Marie-Francoise Holemans, secteur communication Ligue de l'Enseignement

La planète va mal et les structures pour la guérir tardent à se mettre en place. Pourtant, les spécialistes du climat proposent des pistes à notre portée, dès maintenant, qui passent notamment par notre assiette! Préserver l’environnement en mangeant mieux, en assurant à chaque être humain une nourriture en quantité et qualité suffisante, telle est la promesse de l’alimentation durable.

Dans son dernier rapport sur l’évolution du climat1 , à coté de ses constats alarmants, le groupe d’experts du GIEC pointe des solutions technologiquement accessibles et directement applicables afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. Parmi elles sont citées une agriculture plus écologique, la réduction du gaspillage alimentaire et le choix d’un régime alimentaire plus sain passant par une réduction de la consommation de viande.

Face à l’épuisement des ressources et aux limites de notre modèle, les spécialistes de la sécurité alimentaire invitent à en réviser toute la chaîne.

Un système qui puise et épuise


A moins de réguler le marché libre, il sera cependant difficile de faire marche arrière à cause de la concentration des pouvoirs aux mains de quelques entreprises (fournisseurs d’engrais, pesticides, semences, géants de l’agroalimentaire) qui détiennent des monopoles, font du lobbying pour maintenir leur hégémonie et dicter leurs conditions. Pourtant, la manière dont on se nourrit en Europe, aux États-Unis ou en Chine impacte le monde entier en termes de climat, de biodiversité, de conditions de travail, de santé publique, d’enjeux géopolitiques aussi.

Face à l’épuisement des ressources et aux limites de notre modèle, les spécialistes de la sécurité alimentaire invitent à en réviser toute la chaîne et à penser des systèmes qui produisent en moins grande quantité, de meilleure qualité, tout en consommant moins de ressources et d’énergie2 . Parmi les solutions, ils préconisent la relocalisation, la réduction de moitié de la production et de la consommation d’aliments d’origine animale et la généralisation de l’agroécologie – une discipline globale qui concilie agriculture, écologie, productivité, activité humaine et biodiversité.

L’urgence est aussi sanitaire


Car il y a urgence. Il y a l’urgence climatique, bien sûr. Mais il y a aussi l'urgence sanitaire. Les personnes précarisées mangent moins bien, car elles consomment des produits ultra-transformés qui reviennent deux fois moins cher que l’alimentation saine, comme il ressort d’une étude Sciensano de 20203 . Ces produits contiennent généralement beaucoup de sucres ajoutés, de sel et de graisses saturées ainsi que de nombreux arômes, colorants et additifs, et ils prennent souvent la place des fruits et légumes dans le régime alimentaire. Exclus de la pyramide alimentaire à cause de leur manque d’apports nutritifs et de leur nocivité, il est recommandé d’en limiter leur consommation autant que possible.

Or l’alimentation est ce que les économistes appellent la variable d’ajustement, comme l’explique très clairement Jonathan Peuch, chargé de plaidoyer chez FIAN Belgium, dans Le Blé fauché, un reportage réalisé par TDM asbl4 . Lorsque toutes les autres factures sont payées (le loyer, le chauffage, l’eau, les soins médicaux), le budget alimentation est celui qui est le plus flexible, le plus élastique. Les personnes en difficulté se tournent naturellement vers les produits meilleur marché, donc transformés et moins sains.

Au lieu de nourrir, l’alimentation industrielle rend malade. Et elle coûte cher à la société.

Le low cost coûte très cher!


Au lieu de nourrir, l’alimentation industrielle rend donc malade. Et elle coûte cher à la société. C’est le cri d’alarme lancé dernièrement par Jean-David Zeitoun, docteur en médecine et en épidémiologie clinique dans son ouvrage Le Suicide de l’espèce5 : «La société mondiale produit de plus en plus de maladies, tout en dépensant toujours davantage pour essayer de les traiter. La réponse courte à cette contradiction est que les risques environnementaux, comportementaux et métaboliques qui causent les maladies sont des conséquences de la croissance économique. La production de maladies entraîne un suicide au ralenti de l’espèce humaine, qui n’a cependant rien d’une fatalité. Des solutions existent, comme celle de davantage taxer les produits transformés et détaxer les produits frais».

L’impact de l’alimentation ultra-transformée sur la santé vient d’être démontré dans une étude coordonnée dans 23 pays européens par le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC)6 . Menée durant dix ans, de 1991 à 2001, auprès de 450.000 personnes, l’étude confirme l’augmentation des risques de cancer directement liés à la consommation de nourriture ultra-transformée. D’après les résultats de cette étude, en remplaçant seulement 10% de ce type d’aliments par une quantité égale d'aliments peu transformés, le risque global de cancer diminue de 4% et plus particulièrement les risques de cancer de l’œsophage (43%), du foie (23%), de la tête et du cou (20%), du côlon (12%) et du sein après la ménopause (7%).

En 2017 déjà, dans une carte blanche publiée dans La Libre7 , Olivier De Schutter, ancien rapporteur spécial à l’ONU pour le droit à l’alimentation et coprésident d’IPES-Food, sonnait l’alerte au sujet de l’alimentation bon marché. Censé protéger les ménages les plus précaires de la pauvreté alimentaire, le low cost coûte en réalité très cher: «Les prix "bas" de la grande industrie agroalimentaire ne comptent pas les conséquences environnementales et sanitaires : surpoids, diabète, maladies cardiovasculaires, etc. Les dimensions qualitatives de l’alimentation ont été négligées au nom de la réduction des coûts, et ce sont ces ménages qui paient aujourd’hui le prix exorbitant de ces choix. L’accès de tous et de toutes à une alimentation adéquate suppose une meilleure protection sociale et des salaires décents, pour lesquels une politique de bas prix et l’aide alimentaire ne sauraient constituer des substituts. Il faudra faire de l’alimentation une question de civilisation».

«L’existence même de l’aide alimentaire au XXIe siècle dans nos sociétés d’abondance est un scandale. Pourtant, la demande en colis alimentaires explose».

Un contexte d’urgence sociale

Parallèlement à ce problème de santé publique, l’inflation de ces deux dernières années due à la crise du covid et à la guerre en Ukraine a poussé les plus démunis à recourir à l’aide alimentaire (colis, épiceries sociales, restaurants sociaux, etc.) qui, bien souvent, doit se contenter de surplus de mauvaise qualité. Dans une carte blanche8 publiée en octobre 2022, 33 associations signataires rappellent que l’accès à une alimentation de qualité est un droit humain fondamental, aujourd’hui largement bafoué: «L’existence même de l’aide alimentaire au XXIe siècle dans nos sociétés d’abondance est un scandale. Pourtant, la demande en colis alimentaires explose depuis le début de l’épidémie de covid. Elle a doublé par rapport à l’année dernière!» Et alors que 38% des Bruxellois et Bruxelloises vivent sous le seuil de pauvreté, les industries alimentaires engrangent des bénéfices records…

«Le dernier rapport du GIEC montre notamment que la cohésion sociale et territoriale est un facteur essentiel de résilience face aux impacts du changement climatique».

Dans une interview croisée intitulée Social et écologie: vers la réconciliation?9 , le président du parti socialiste Paul Magnette, défenseur de l’écosocialisme, et le politologue François Gemenne, membre du GIEC, soulignent à quel point l’écologie est porteuse d’enjeux politiques, bien sûr, mais aussi de polarité et de conflit. François Gemenne: «Les plus précaires sont doublement touchés: d’abord, ils sont plus vulnérables aux impacts du changement climatique, mais ils sont aussi, à l’heure actuelle, beaucoup plus affectés par les politiques de lutte contre le changement climatique. Cela crée un sentiment d’injustice profond chez les plus précarisés. Or, ce n’est pas du tout dans l’intérêt de la société: le dernier rapport du GIEC montre notamment que la cohésion sociale et territoriale est un facteur essentiel de résilience face aux impacts du changement climatique. Des politiques en faveur de l’égalité sont donc dans l’intérêt de tous, y compris des plus privilégiés».

Une position que rejoint Paul Magnette: «Si vous voulez que l’écologie devienne un vaste mouvement populaire, endossé par une majorité sociale, il faut les convaincre, en ce compris ceux qui sont aujourd’hui victimes de ces inégalités, et leur dire: "La transition peut améliorer votre condition". Avec des logements mieux isolés, une alimentation de qualité accessible à tous, une mobilité collective plus efficace et gratuite… Avec tout ça, on peut montrer que l’écologie va améliorer les conditions de vie, en particulier dans les milieux populaires».

Indignées, les associations de terrain assurent que la transition écologique sera émancipatrice.

La course contre la montre

Indignées, les associations de terrain assurent que la transition écologique sera émancipatrice. «L’action individuelle est indispensable mais elle est totalement insuffisante car nous sommes face à un problème de société», explique Arthur Dielens, bioingénieur et cofondateur de l’asbl As Bean qui lutte pour un changement des systèmes alimentaires. «La réponse doit être systémique, structurelle, politique, donc elle est compliquée. On ne peut plus poursuivre une production agricole basée sur des énergies fossiles non renouvelables et polluantes, on ne peut plus épuiser les sols et l’eau, on ne peut plus utiliser des intrants de plus en plus coûteux, on ne peut plus voir les cultures détruites par les effets du réchauffement climatique. Au contraire, il faut que les activités humaines préservent la biodiversité au lieu de la détruire, il en va de la survie de l’espèce. C’est tout un système qui est sur le point de s’effondrer à cause de dépendances non durables. Des associations sont déjà à pied d’œuvre pour préparer le terrain d’une solidarité nationale lorsque la crise explosera».

Développer des systèmes innovants, créer des alternatives inspirantes, promouvoir des initiatives locales.

Alors, concrètement, comment adopter ces recommandations à l’échelle mondiale, nationale, locale, à l’école, dans notre cuisine? En changeant nos habitudes alimentaires, sans porter le poids de la culpabilité. En nous affranchissant de 60 années de politique néolibérale, sans endosser la responsabilité du changement. Pour y parvenir, les pistes envisagées sont multiples et sujettes à débat comme l’arrêt du marketing de la malbouffe prôné l’OMS depuis des années, comme la surtaxation des mauvais produits et la détaxation des bons. Mais il faudra aussi, on nous l’assure, développer des systèmes innovants, créer des alternatives inspirantes et promouvoir des initiatives locales.

Pour autant, les politiques et les associations ne peuvent assumer seuls ce changement de société. Si les initiatives citoyennes se font de plus en plus entendre, il revient sans doute aussi à l’école, dans le cadre de sa mission d’éducation à la citoyenneté, et au milieu de l’éducation en général (maisons de jeunes, maisons de quartier, centres d’alphabétisation, etc.) de prendre une part active dans cette transformation de la société vers un modèle plus durable, passant par l’alimentation, par notre assiette en somme.

  • 1Rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) publié le 20.03.2023.
  • 2Étude «Qui veille au grain? Sécurité alimentaire: une affaire d’État», Les Greniers d’Abondance, 2022.
  • 3https://www.sciensano.be/fr/coin-presse/lalimentation-ultra-transformee…, 08.10.2020.
  • 4Le Blé fauché: https://www.youtube.com/watch?v=vGvhI2aBCoU
  • 5ZEITOUN Jean-David. Le Suicide l’espèce. Comment les activités humaines produisent de plus en plus de maladies, 2023, 256 p.
  • 6Résultats publiés dans la revue The Lancet Planetary Health, Le Soir du 09.03.2023.
  • 7La Libre du 23.11.2017.
  • 8Le Soir du 11.10.2022.
  • 9Alter Echos du 15.03.2023.

Le poids du surpoids

•    800.000 personnes souffrent de malnutrition chronique dans le monde
•    1 personne sur 4 souffre de faim cachée sur la planète, soit une carence en micronutriments chez plus de 2 milliards d’individus
•    50% de la population belge est en surpoids, 16% est obèse
•    12.000 à 15.000 décès par an sont directement liés à la malnutrition en Belgique
•    4,5 milliards d’euros, c’est le coût annuel des soins de santé liés aux traitements de la malnutrition en Belgique

L’alimentation dans le budget des ménages

La part du budget des ménages destinée à l’alimentation a connu une forte évolution en 60 ans:
•    27,6% en 1960
•    11% entre 2000 et 2018
•    15 à 16% en 2020

Un système défaillant

•    600.000 Belges, soit 5% de la population, ont eu recours à l’aide alimentaire en 2021
•    Seuls 15% des Belges consomment les cinq portions de fruits et légumes recommandées par jour (et 17% n’en consomment pas du tout).
•    Il revient deux fois plus cher d’atteindre un régime alimentaire répondant aux besoins calorifiques et nutritionnels, plutôt qu’uniquement calorifiques.
•    30% des émissions de gaz à effet de serre proviennent des systèmes alimentaires, ce qui en fait les premiers responsables du changement climatique
•    L’inflation des produits alimentaires a atteint 16,12% en février 2023 en Belgique

Sources: Sciensano, Fédération des services sociaux, Eurostat, Statbel, Alter Echos.

 

Revue Eduquer n°161

En avril 2021, dans son dossier Demain, tou·te·s végé?, le numéro 161 de notre revue Eduquer s’intéressait déjà à l’impact de notre consommation alimentaire, en particulier carnée, et sur les bienfaits d’une alimentation plus végétale, notamment dans les écoles.

N’hésitez pas à le parcourir à nouveau sur notre site!

 

 

MALLE VIRTUELLE

De mon assiette à la planète Good Food

De mon assiette à la Planète
La malle virtuelle De mon assiette à la Planète propose une sélection d'outils pédagogiques en ligne (dossiers téléchargeables, vidéos et sites internet) pour aborder l'alimentation durable, par tranches d’âges, avec les 5-18 ans et les adultes. La malle est composée d’ingrédients variés pour questionner notre assiette, aider à la compréhension de ses multiples origines et tendre vers une mise en action pour une alimentation plus saine, plus respectueuse des hommes, des animaux et des plantes sur toute la planète.
La malle est une initiative du Réseau IDée (pour Information et Diffusion en Éducation à l'Environnement), le réseau qui compte plus de 130 associations actives en ErE en Wallonie et à Bruxelles.
Le Réseau IDée offre aux enseignants, animateurs, formateurs, éco-conseillers, parents et citoyens une information claire et centralisée: outils pédagogiques existants, organismes d'éducation à l'environnement, activités, etc.

Plus d'infos: https://www.reseau-idee.be/fr/outils-pedagogiques/malles-virtuelles/malle-virtuelle-alimentation

FICHES PRATIQUES

Coup de fourchette pour le climat

Un coup de fourchette pour le climat
Le Réseau Action Climat propose une publication rassemblant sept fiches pratiques pleines de chiffres pour comprendre et d’astuces pour réduire les gaz à effet de serre liés à notre alimentation. Accessibles à tous, pédagogiques, ce sont 20 pages en couleurs pour attirer l’attention sur les effets de notre modèle alimentaire.

Plus d'infos: https://reseauactionclimat.org/wp-content/uploads/2017/04/Un-coup-de-fourchette-pour-le-climat-.pdf

 

Repondre aux défis climatiques alimentation reseau action climat.jpg

L’association française qui fédère 27 associations impliquées dans la lutte contre le dérèglement climatique et pour une transition écologique, solidaire et équitable, propose aussi une petite documentation qui résume clairement la position de l’alimentation, à la croisée des enjeux climatiques, sociaux et de santé.

Plus d'infos: https://reseauactionclimat.org/wp-content/uploads/2022/07/rac_alimentation_final-web.pdf

 

BANDES DESSINÉES

As bean BD

Les trois BD publiées par l’asbl As Bean ont été conçues pour toucher un large public, et plus spécifiquement les jeunes de niveau secondaire ou supérieur. Basées sur des sources scientifiques et vérifiées par des expert·es du domaine, ces BD sont le résultat de la réflexion et du travail de jeunes ingénieur·es agronomes inquiet·es pour l'avenir et ayant l'envie profonde de communiquer de manière légère sur un sujet très sérieux.

 

Je pige pas ces bouffeurs de graines. Ou pourquoi manger, c’est voter
#1 Systèmes alimentaires: Pourquoi s'intéresser à nos systèmes alimentaires? Quels sont leurs impacts sur les enjeux écologiques et sociaux? Pourquoi les changer?

On va plus pouvoir se frotter le cul!! Ou ce que la crise du covid-19 nous a appris de la résilience
#2 Résilience: Que nous apprend cette crise sanitaire sur les fragilités de nos systèmes alimentaires? Comment en est-on arrivé là? Comment repenser notre alimentation pour faire face aux prochaines crises?

Il a une bouteille en plastique!! Petite réflexion sur l’engagement citoyen
#3 Engagement citoyen: Comment peut-on agir face à l'urgence écologique? Nos actions individuelles ont-elles réellement de l'impact? Quels sont les autres leviers d'action?
Ces trois BD sont à lire ou télécharger sur https://www.asbean.be/bds

 

PORTAIL D’OUTILS PEDAGOGIQUES

Répertoire Good Food
Good Food est une initiative de Bruxelles Environnement qui vise au basculement structurel du système alimentaire vers plus de durabilité à l'horizon2030. Afin de le requalifier, de la production à la consommation, vers un modèle respectueux de l’humain et des autres espèces, elle met à la disposition du public et du monde enseignant un répertoire d’adresses et d’outils. Dans sa rubrique Ressources, elle répertorie les outils pédagogiques, outils web, cartographies ou publications en lien direct avec la Good Food qui garantissent une forme d’apprentissage, proposent des solutions ou facilitent les animations en lien avec l’alimentation durable.

Plus d'infos: https://goodfood.brussels/fr/ressources?field_categorie_ressource[78]=78&field_cibles[45]=45

Good Food logo

 

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