Université Inter-Âges de l’ULB : 50 ans de diffusion des savoirs
Jeudi 10 avril 2025

Rendre l’université accessible à toutes et tous, sans distinction d’âge ni de diplôme, fut le projet pionnier du professeur Jean Teghem quand il fonda le CEPULB en 1975. En mettant le savoir à la portée du plus grand nombre, il visait le développement d’une opinion citoyenne et libre, grâce au partage d’idées neuves et à un éclairage multidisciplinaire sur le monde. Des préoccupations toujours aussi actuelles et nécessaires.

Cinquante ans après sa fondation, le Conseil de l’Education Permanente de l’Université libre de Bruxelles (CEPULB), aussi appelé Université Inter-Âges, est une dynamique association qui réunit plus de 1500 membres qu’anime une même soif de savoir, doublée d’un désir de liens sociaux de qualité. Chaque année, les membres peuvent assister à 73 conférences couvrant des thèmes d’actualité dans tous les domaines de la connaissance. Ces conférences sont données par des professeur·es universitaires, des chercheurs et chercheuses et des expert·es renommé·es dans leur domaine.
Dans une société où tout se complexifie, se conteste et peut rapidement dériver loin du raisonnement scientifique, ces universitaires diffusent des informations basées sur les tout derniers développements de la recherche, en présentant l’avancement de leurs travaux et leurs derniers apports à la science.
Cette mise à la disposition du plus grand nombre de la culture scientifique et des savoirs a d’ailleurs été saluée par le vice-recteur de l’ULB Marius Gilbert lors des conférences exceptionnelles du 50e anniversaire du CEPULB données par le professeur Cédric Blanpain et la professeure Sophie Van Eck : «Il y a cinq ans, les scientifiques dont je suis étaient projetés presque du jour au lendemain dans les médias pour expliquer, rassurer, décoder, éclairer. Au travers de cette mission, j'ai pris conscience de la faiblesse de la culture scientifique dans la société. La science, les savoirs sont loin d'être omniprésents, et cela nous pose un grand nombre de difficultés en tant que société, dès lors qu'on doit rencontrer des défis parfois très complexes, qu'on doit pouvoir leur apporter des réponses à la hauteur de cette complexité, qui évitent justement des explications simplistes exacerbant souvent les difficultés.»
«Les universités doivent mieux faire comprendre quel est leur rôle, non seulement en termes de savoirs, mais aussi en termes de méthode, pour expliquer ce qu’est la différence entre un fait scientifique et une opinion.»
Lutter contre la rupture de confiance
«On sait que les sciences et les savoirs sont au cœur des grands enjeux contemporains, poursuit Marius Gilbert. Quand il y a une rupture de confiance entre la gouvernance et la citoyenneté, on voit des montées de populisme. Quand il y a une rupture de confiance entre la citoyenneté et les savoirs, il y a les complotismes. Et quand il y a une rupture de confiance entre la gouvernance, les savoirs et le monde de l'expertise, on a le trumpisme. Et quand on a les trois, il devient très difficile de faire face à toute une série de défis auxquels nos sociétés sont confrontées.»
Citant les attaques sans précédent sur le monde des savoirs et de l’expertise aux États-Unis, qui voient leurs universités directement menacées dans leurs financements et réorientées sur certaines thématiques, Marius Gilbert s’indigne: «Nous devons nous montrer solidaires de nos collègues américains. Mais ce serait une erreur de penser que ce problème n’est pas le nôtre. L'extrême droite progresse partout, en Europe aussi, et nous ne sommes pas à l'abri d'un obscurantisme qui naîtrait dans notre pays. La meilleure manière de lutter, c'est de faire lien. Et les universités doivent participer à cet effort collectif. Elles doivent s'ouvrir sur la cité, sortir de l'image un peu élitiste qui leur est parfois collée, mieux faire comprendre ce qu'elles font, quel est leur rôle, non seulement en termes de savoirs, mais aussi en termes de méthode, pour expliquer ce qu’est la différence entre un fait scientifique et une opinion, devenir des lieux qui peuvent être fréquentés par toutes et tous, à tous les stades de la vie, et surtout continuer à faire comprendre qu’elles sont des acteurs de progrès pour et avec l'ensemble de la société. Cette mission fondamentale de médiation scientifique, le CEPULB la poursuit depuis 50 ans et c’est remarquable.»
Une stimulation intellectuelle et physique
À côté de l’accès aux nombreuses conférences, les membres du CEPULB ont aussi à leur disposition un grand choix d’activités. Les liens intergénérationnels sont particulièrement favorisés à l’Université Inter-Âges grâce à l’accès aux cours facultaires aux côtés d’étudiant·es, aux labos scientifiques organisés en tandem avec les petits-enfants ou encore aux tables de conversation en langue étrangère avec des étudiant·es. Parallèlement, de nombreuses sorties sont proposées, comme des excursions et visites culturelles en Belgique et à l’étranger, des voyages de découverte, des ateliers nature et artistiques, et des pratiques sportives adaptées telles le yoga, le tai ji, la marche ou le vélo.
Ces cinquante années de diffusion de la connaissance, de développement de liens sociaux et de convivialité, Claude Boffa, le président du CEPULB, les justifie fièrement en ces termes: «Quand on sait le rôle crucial que jouent les relations sociales et la stimulation intellectuelle et physique dans la santé des personnes qui avancent en âge, on comprend à quel point nos activités sont précieuses et nécessaires!»
Plus d’infos sur le CEPULB: https://cepulb.odoo.com/