L’étude du fait religieux n’est pas l’éducation religieuse
Jeudi 23 décembre 2021
Alors que l’éducation religieuse ou morale fait partie de la première éducation, - celle qui est reçue dans la famille et le proche entourage -, l’étude du fait religieux s’inscrit dans le cadre de l’instruction. Étudier le fait religieux consiste à objectiver le phénomène dans ses différentes manifestations. Celui-ci est étudié à travers les protocoles et les méthodes qui caractérisent la recherche historique.
Celle-ci cherche à défi nir, c’est-à-dire, à identifier, distinguer et comparer; elle cherche à décrire, c’est-à-dire, à caractériser, à quantifier et à qualifier; elle essaie de comprendre, en cherchant à accéder à la signification du phénomène religieux; enfin, elle tente parfois d’expliquer, par exemple, l’émergence ou l’évolution d’une doctrine ou d’une pratique, quand il ne s’agit pas de rechercher les causes explicatives ou les corrélations avec d’autres aspects de la vie sociale (facteurs économiques, démographiques, politiques, etc.).
L’étude du fait religieux vise la connaissance de celui-ci et, à ce titre, l’enseignement qui se donne pour objet l’étude du fait religieux a pour objectifs d’informer et de partager un savoir (celui qui résulte de la recherche historique).
Cette information et ce savoir sont indépendants des convictions personnelles de l’enseignant·e ou de l’élève. C’est le propre d’une démarche qui se donne comme horizon la recherche de l’objectivité.
Ce niveau de l’information factuelle est loin d’être inutile car les jeunes ignorent presque tout des différents systèmes de pensée et de croyance, en ce compris, le système dans lequel ils/elles ont été éduqué·es.
L’intolérance et le rejet de l’autre reposent souvent sur la méconnaissance de l’autre mais la connaissance, on le sait, ne suffi t pas pour accepter l’autre. Il lui faut en plus, cette sympathie et cet intérêt que la recherche de l’objectivité n’empêche pas mais auxquels elle ne conduit pas nécessairement. Mais parler d’intérêt et de sympathie, n’est-ce pas déjà entrer dans le domaine de la pédagogie, c’est-à-dire, de tout ce qui donne de la motivation à apprendre et à se développer?
Patrick Hullebroeck, directeur
Photo by Andrew Moca on Unsplash