Le Pacte pour un Enseignement d’excellence – Le tronc commun

Qu’est-ce que le tronc commun renforcé ?[1]

Mesure phare du Pacte pour un Enseignement d’excellence, le tronc commun renforcé se caractérise par une révision du parcours d’apprentissage des élèves de la 1e maternelle jusqu’à la fin de la 3e secondaire (plus précisément jusqu’à 15 ans au lieu de 14 aujourd’hui). Avec l’allongement du tronc commun, tous les élèves scolarisés en Fédération Wallonie-Bruxelles suivront donc les mêmes programmes de cours jusqu’à la fin de la 3e secondaire. Cette réforme vise à renforcer la qualité de l’enseignement et à réduire les inégalités mais également de modifier en profondeur les contenus des apprentissages afin de coller d’avantages aux enjeux de notre société du XXIe siècle et que chaque élève trouve sa place dans la société.

Une mise en œuvre progressive du tronc commun

Le tronc commun renforcé entrera en application en 1re et 2e primaire dès la rentrée prochaine en Fédération Wallonie-Bruxelles. Il sera d’application en 3e et 4e primaire pour la rentrée 2023-2024 et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il atteigne la fin de la troisième secondaire (en 2028-2029).

Un tronc commun à toutes les écoles en FWB

A travers un tronc commun renforcé, chaque élève aura vu les mêmes matières à la fin de sa 3e secondaire, quelle que soit l’école qu’il a fréquentée. Les mêmes matières sont dispensées aux élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles de la 1re maternelle à la 3e secondaire, sans qu’ils n’aient à choisir des options ou activités complémentaires en secondaire.

De nouveaux référentiels

Ce tronc commun renforcé implique également l’entrée en vigueur de nouveaux référentiels disciplinaires (contenus des apprentissages des élèves). Les référentiels sont revus en profondeur pour assurer une meilleure maitrise des compétences de base. L’objectif est de renforcer les apprentissages fondamentaux et d’étendre les champs des compétences et des savoirs.  L’apprentissage de la deuxième langue sera également proposé plus tôt dans le parcours scolaire.

En fin de 3e secondaire, à la fin du tronc commun, l’élève muni d’un bagage plus solide sera plus apte à comprendre ce qu’il désire pour son avenir et plus à même de choisir de poursuivre son parcours dans l’enseignement de transition ou dans l’enseignement qualifiant.

L’objectif du tronc commun renforcé est de faire en sorte que chaque élève trouve sa place dans la société : il s’agit de donner les mêmes outils à tous les élèves, les mêmes
chances et opportunités de devenir des citoyens actifs et épanouis à travers un enseignement émancipateur, connecté aux enjeux contemporains.

Un tronc commun pluridisciplinaire – polytechnique 

A travers sa volonté d’homogénéiser les savoirs et compétences de tous élèves, le nouveau tronc commun explore 8 domaines d’apprentissages, dont 3 domaines novateurs :
1. Français, langues anciennes, éducation culturelle et artistique
2. Langues modernes
3. Mathématiques, sciences et techniques
4. Sciences humaines, éducation à la philosophie et à la citoyenneté, religion ou morale
5. Éducation physique, bien-être et santé
6. Créativité, engagement et esprit d’entreprendre (compétences transversales)
7. Apprendre à apprendre et poser des choix (compétences transversales)
8. Apprendre à s’orienter (compétences transversales)

La lutte contre l’échec scolaire : remédiation et suivi personnalisé des élèves

Ce nouveau tronc commun prévoit également une série de dispositifs visant à soutenir la réussite de tous les élèves. Pour ce faire, une « approche évolutive » de la prise en charge des difficultés d’apprentissage de chaque élève sera mise en œuvre. Elle suppose de déceler précocement ces difficultés, de mettre en œuvre les réponses à y apporter, puis de les évaluer et de les ajuster, si nécessaire.

Trois leviers permettront de concrétiser l’approche évolutive du suivi des élèves :

  • L’accompagnement personnalisé :

Des dispositifs sont mis en place de manière à permettre une différenciation dans l’appréhension des apprentissages, en fonction du rythme de chaque élève dans chaque matière, tout en garantissant à tous les mêmes apprentissages. Concrètement, des périodes d’accompagnement personnalisé sont insérées dans la grille horaire des élèves. Cet accompagnement permettra de mobiliser, plusieurs heures par semaine, plus d’enseignants que de classes, pour faciliter les pratiques de différenciation et ainsi mieux accompagner les élèves dans leur maîtrise progressive des apprentissages ; ces périodes à encadrement renforcé pourront notamment permettre le co-enseignement;

  • La mise en œuvre d’un processus de suivi obligatoire, en cours d’année, des élèves rencontrant des difficultés persistantes :

Les enfants en difficulté font l’objet d’un suivi immédiat pour que tout soit mis en œuvre pour leur réussite et pour contribuer ainsi à diminuer le redoublement. Les élèves en difficulté font l’objet d’un suivi immédiat. La remédiation n’est plus externalisée systématiquement mais prise en charge par les enseignants directement au sein de la classe via un accompagnement personnalisé. Ils aurontt la possibilité de co-intervenir avec un deuxième professeur ou logopède et/ou de diviser une classe en groupes plus restreints. Avec davantage de professeurs, chaque élève est encadré selon ses besoins.

  • La mise en place du dossier d’accompagnement de l’élève (DAccE) :

Autre nouveauté du Pacte, le DAccE. Concrètement, chaque élève disposera à l’avenir de son propre dossier d’accompagnement (DAccE) qui le suivra de la maternelle à la fin des années du secondaire. Il se présentera sous la forme d’un outil numérique, évolutif et confidentiel consignant toutes les difficultés d’apprentissage rencontrées par l’élève durant sa scolarisation. Le document, présentera 4 volets: les informations administratives de l’élève, son parcours scolaire, le suivi des apprentissages et les éventuelles procédures de maintien.

A quoi sert le DAccE ?

Ce dossier est conçu pour permettre le suivi du parcours et la continuité des apprentissages, par les équipes éducatives et par les équipes pluridisciplinaires des centres psycho médico-sociaux. Il permettra également de faciliter l’information entre les enseignant·e·s et de pouvoir déceler, au plus tôt, les difficultés des élèves et de consigner toutes les aides mises en place (remédiation, aménagements raisonnables… ), de les évaluer et les ajuster au besoin. Le dossier d’accompagnement de l’élève est aussi un outil qui soutient le dialogue entre l’école et les parents de l’élève.

Le DAccE concrétise l’approche évolutive qui suppose qu’un élève qui rencontre des difficultés d’apprentissage persistantes doit pouvoir recevoir des soutiens spécifiques et complémentaires, qui tiennent compte de ses forces et de ses faiblesses.

L’évaluation : bienveillance, adaptation et lutte contre le redoublement

Les réformes du Pacte pour un Enseignement d’excellence et, plus spécifiquement, l’élargissement du tronc commun impliquent une nouvelle conception de l’évaluation des élèves.  A l’avenir, des évaluations formatives plus régulières seront d’avantage encouragées afin de déceler au plus vite les lacunes des élèves et de renforcer leurs besoins (remédiation, explication…). L’évaluation y est présentée comme bienveillante et exigeante et est avant tout positive. L’ambition : faire du redoublement une exception.

Un·e co-intervenant·e en classe ?

Le tronc commun renforcé offre aux enseignant·es la possibilité co-intervenir en classe avec un deuxième professeur ou logopède. Cette co-intervention en classe peut constituer un moment privilégié pour réguler les apprentissages, améliorer la qualité des observations réalisées par les enseignant·es et donc mieux identifier les besoins de chaque élève. Il permet également de diversifier davantage les méthodologies d’enseignement et d’apprentissage, pour accorder une attention plus soutenue et plus adaptée à chaque apprenant·e.

Des moyens supplémentaires ?

Des professeurs supplémentaires sont engagés pour lutter contre l’échec scolaire et proposer des modes d’enseignement qui tiennent compte du rythme de progression et des besoins de chaque élève.

Par ailleurs, l’approche de l’accompagnement des élèves nécessite la mise en place d’outils spécifiques tels que de nouveaux référentiels, DAccE (dossier d’accompagnement de l’élève) et plateformes de ressources pédagogiques (la plateforme e-classe).

Qu’est-ce que le PECA ?

Autre chantier du Pacte pour un Enseignement d’excellence impactant le tronc commun de l’enseignement en FWB: le PECA – le parcours d’éducation culturelle et artistique.

Le PECA a pour ambition d’offrir à tous les élèves, depuis l’entrée en maternelle jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire, un accès égal à la culture et à l’art, à travers leurs différents modes d’expression. Le parcours d’éducation culturelle et artistique renforce la dimension culturelle dans tous les domaines d’apprentissage en ouvrant l’école sur le monde extérieur, en construisant des ponts entre des disciplines, décloisonnées. Cette approche explore l’idée de transversalité des savoirs : il est, par exemple, aisé d’établir des liens entre un tableau de Mondrian et des figures géométriques ; entre les pyramides de l’Antiquité et le nombre d’or ; en évoquant les questions d’actualité telles que le climat, les migrations, les enjeux géopolitiques…

Quelles sont les grandes mesures du Pacte pour un Enseignement d’excellence?

 

SOURCE:

[1] Cet article a été rédigé grâce au document « Pacte pour un Enseignement d’excellence – Manuel pour les partenaires » de la Fédération Wallonie Bruxelles

Le document est téléchargeable à l’adresse suivante : http://www.enseignement.be/download.php?do.id=17191

 

Illustration: Tronc commun © FWB

 

Circulaire relatives au tronc commun:

Circulaire 8624 émise le 10 juin 2022: « Informations relatives à la mise en œuvre du Tronc commun à partir de la rentrée scolaire 2022-2023 », http://enseignement.be/index.php?page=26823&do_id=8879