Watergang, de Mario Alonso
«Moi, je pourrais ne jamais pleurer. Seulement voilà, de temps en temps, je me force, je fais exprès, histoire de ne pas attirer l’attention. Les gens trouveraient ça trop bizarre. Déjà que ma santé mentale suscite des interrogations. Ne pas pleurer à treize ans, ce n’est pas normal, automatiquement, ça fait de vous un petit monstre.»
Paul a 12 ans et vit à Middelbourg, un petit village hollandais construit sur un polder. Il vit seul avec sa mère, caissière de supermarché, et sa sœur, ado et déjà enceinte. Son père est parti, de l’autre côté de la mer du Nord, en Angleterre. Son existence est faite de débrouille, jonglant entre difficultés financières et banalités du quotidien. Sa seule bulle d’air dans cet univers étouffant: courir le long des canaux, sur le Watergang, et noircir son carnet de notes. Car Paul n’est pas un enfant commun, Paul veut devenir écrivain!
Premier roman aussi tendre que triste, Watergang nous plonge dans une tragédie familiale à travers le regard d’un enfant pas comme les autres. Roman choral à la poésie brute, l’ouvrage nous permet de découvrir les trajectoires de chaque personnage, tous meurtris par la vie mais espérant un avenir meilleur.