Chute des inscriptions en filières pédagogiques
Jeudi 30 novembre 2023
Les formations aux métiers de l’enseignement fondamental et secondaire inférieur connaissent une baisse d’inscriptions notable depuis la rentrée académique 2023-2024. Dans un contexte de forte pénurie d’enseignant·es, cette chute a de quoi inquiéter.
Le nombre d’étudiantes et étudiants inscrits en filières pédagogiques a chuté de 22% cette année, passant de 5610 l’an dernier à 4342 à la rentrée 2023-2024. Cela concerne les formations qui mènent au diplôme de l’enseignement préscolaire, primaire et secondaire inférieur (dénommées sections 1, 2 et 3 depuis la réforme). Cette baisse des inscriptions, amorcée il y a cinq ans déjà, semble se confirmer d’année en année, et cela dans un contexte de pénurie d’enseignant·es, notamment lié à l’abandon de la profession dans les cinq premières années d’activité.
Selon le cabinet de la ministre Françoise Bertieaux (Le Soir, 16 novembre 2023), il serait prématuré de tirer les conclusions de ce recul des inscriptions. Pourtant, ce désintérêt ne serait-il pas la conséquence de l’allongement de la formation initiale des enseignant·es, passée de trois à quatre ans depuis la rentrée de septembre, et ce sans qu’aucune revalorisation barémique n’ait été programmée?
L’allongement des études, prévu dans le Pacte pour un enseignement d’excellence, a pour but d’adapter la formation initiale des professeur·es à l'évolution et à la complexité de leur futur métier, valorisant ainsi leur diplôme, notamment en faisant intervenir pour la première fois les universités dans la formation des instituteurs et institutrices, ainsi que des régents et régentes (à concurrence de 30 crédits sur l’ensemble du bachelier). Tout en visant à améliorer l’ensemble du système éducatif, cette réforme avait également pour ambition de renforcer l’attractivité du métier…