La culture écologique à Sciences Po
Lundi 23 janvier 2023
Sciences Po, l’une des plus prestigieuses institutions universitaires françaises, a annoncé à grands renforts de médias, le lancement d’un nouveau cours obligatoire de 24 heures, destiné à tous les étudiant·es de 1ère année, sur le thème de la culture écologique.
Le cours a été conçu sous la direction du philosophe Pierre Charbonnier, un spécialiste des questions politiques et sociales revisitées sous l’angle des enjeux environnementaux (« Abondance et liberté. Une histoire environnementale des idées politiques », édition La Découverte, 2020 ; « La composition des mondes », entretiens avec Philippe Descola, édition Flammarion, 2014)). Il a pour but de sensibiliser les étudiants aux enjeux écologiques.
Mathias Vicherat, le directeur de Sciences Po, motive la création de ce nouveau cours en rappelant la vocation de son institution : “Depuis 150 ans, Sciences Po a la vocation de former des citoyens éclairés, des responsables indépendants, capables d’une action réfléchie pour affronter les enjeux du monde contemporain. Les transformations environnementales constituent le principal défi qui se dresse devant nos sociétés. (…) C’est à la fois une nécessité éthique et professionnelle, car il ne sera plus possible d’exercer un poste de dirigeant sans être formé sur ces sujets. Je souhaite que Sciences Po, comme elle l’a toujours été au cours de son histoire, soit à l’avant-garde.” (https://newsroom.sciencespo.fr)
A l’avant-garde ou simplement « de son temps », l’initiative conduit à se demander si un tel sujet de préoccupation doit être réservé à la future élite managériale des entreprises et des administrations, ou s’il ne devrait pas plutôt faire partie de la culture générale de tou·tes les futur·es citoyen·es que forme l’enseignement obligatoire.
Car ce n’est pas seulement par « le haut » que les sociétés doivent relever le défi environnemental, c’est à tous les étages de l’organisation sociale.
Or, à moins que de recourir à une solution dictatoriale, la transformation de l’activité économique et de la vie sociale ou personnelle dans un sens plus respectueux de l’environnement et du vivant, nécessitera un minimum d’adhésion et de compréhension de la part des citoyen·nes.
L’école, comme l’éducation permanente, ont leur rôle à jouer dans ce domaine. Et pour ce qui concerne l’enseignement, en particulier peut-être, le cours d’éducation à la philosophie et à la citoyenneté.
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