Dernière chronique (inter)culturelle avant la prochaine: La mer

Mercredi 6 novembre 2019

Geoffroy de Lagasnerie commentait récemment un reportage sur les premiers congés payés en France, lors d’une interview sur Canal+: «Moi je pense que la gauche c’est ça, c’est emmener les gens à la mer, c’est créer des jours heureux». Et bien sachez qu’un jour, avec les collègues, on a été de gauche. Et même toute une journée. C’était pas la semaine à Biarritz mais nos apprenant·e·s n’ayant jamais vu la côte belge et la météo favorisant le projet, nous partîmes un beau matin vers Ostende. De là à dire qu’on créait «des jours heureux»… On devait être rentrés pour 18h00! L’organisation, comme pour la plupart de nos excursions, restait plutôt approximative: jusqu’au quai de la gare, on ne savait pas exactement combien nous serions à partir, ni ce que nous ferions sur place… «Parait que l’aquarium c’est bien». Mais ce fut un succès, nous fûmes 55 à prendre place dans le train, occupant complètement deux voitures. Le chaos se fluidifia sur place: les un·e·s entamèrent un pique-nique qui dura la journée, les autres jouèrent dans le sable, parfois même en maillot de bain. Le vent était doux, l’ambiance détendue. Pour ma part, j’accompagnais un groupe d’apprenantes (rappelez-vous, à l’époque, je n’avais que des femmes) à l’aquarium d’Ostende. Moyennant une somme relativement dérisoire à l’entrée, nous pûmes découvrir la plus monstrueuse faune du pays. Un employé dévoué nous commentait dans un français approximatif les modes de vie de ces animaux, que mes apprenantes voyaient rapidement intégrés à un tajine de saison. Le Cténolabre rupestre de la famille des Labridae, quant à lui, serait parfait en petite friture. Notre guide nous rappela que certaines espèces étaient désormais protégées, ce à quoi elles rétorquèrent qu’il n’y avait pas d’inquiétude à avoir, tout est commandable chez F***Fish, poissonnerie de quartier et lieu de tous les possibles! Une dernière glace et le trajet du retour fut surtout celui de la sieste des plus jeunes. On en parle encore aujourd’hui, ce fut réellement un jour heureux.

Pamela Cecchi, formatrice au secteur interculturel de la Ligue de l’Enseignement et de l’Éducation permanente

Illustration: Pauline Laurent

Dans le cadre de ses missions de Cohésion sociale, l’équipe du secteur Interculturel de la Ligue donne des cours de français à des adultes dans 6 communes bruxelloises. Ces cours sont un lieu d’apprentissage mais aussi et  surtout un lieu de rencontres. L’équipe partagera donc régulièrement des petites tranches de vie glanées au fur et à mesure de ces rencontres... Avec légèreté, une pointe de second degré et d’humour et une grande dose d’humanité!

nov 2019

éduquer

149

Du même numéro

2019-2024: quelles priorités en matière d’enseignement?

La coalition PS-MR-Ecolo a présenté sa Déclaration de politique communautaire pour les 5 années à venir. Résultats: beaucoup de concessions et des dossiers reportés. Le 18 septembre dernier en séance...
Lire l'article

Pédagogie Eurêka ou mythe de la bonne méthode

Intelligences multiples, apprentissage par le numérique, classe inversée, enseignement explicite, pédagogie Montessori/Freinet/Steiner/Decroly et bien d’autres pédagogies dites alternatives ou actives...
Lire l'article

Des idées pour les enseignant·e·s, réunies sur le site internet OJ.be!

Comment renouveler ses prépas sur la citoyenneté? Comment aborder le système politique belge en captant l’attention des élèves? Comment les accompagner dans les questions de genre? Par où commencer po...
Lire l'article

Articles similaires