Les PSE (services de Promotion de la Santé) jouent un rôle central dans la gestion des cas de Covid à l’école. Rencontre avec Carine Leroy, infirmière responsable au PSE d’Ixelles, qui accompagne les élèves de l’enseignement communal et des écoles libres de la commune.
L’interview a eu lieu début septembre, depuis les cas se sont multipliés et la situation générale à Bruxelles a changé. À l’heure où nous publions ces lignes, de nouvelles directives sont en attente, pour le mois d’octobre.
Éduquer: La crise du Coronavirus a t-elle eu un impact fort sur votre travail?
Carine Leroy: L’une des missions du PSE est la gestion des maladies transmissibles. En temps normal, il s’agit plutôt de maladies telles que la rougeole, la rubéole, la scarlatine, ou alors de maladies plus dangereuses comme la méningite, par exemple. Cette année, la gestion du Covid mange les trois quarts de notre temps. Nous devons à la fois gérer la sécurité, en nous assurant que tout est bien suivi au niveau des recommandations et des procédures, et nous occuper des cas de Covid dans les écoles. Les infirmières vont donc sur le terrain pour évaluer si les circulaires émises par la Fédération Wallonie-Bruxelles, en collaboration avec l’ONE (Office de la naissance et de l’enfance) et la COCOM (Commission communautaire commune), sont bien mise en place. On s’assure donc que les mesures d’hygiène et de distanciation, sont respectées, que le personnel porte bien son masque. On offre aussi de l’aide au niveau logistique si besoin, sans pour autant être dans la surveillance ou la répression.
Éduquer: Quels sont les procédures en cas de Covid ou de sus-picion de Covid?
C. L: Chaque fois qu’un enfant présente un ou plusieurs symptômes, il retourne chez lui, et doit rester isolé. Les parents le surveillent et prennent contact avec le médecin traitant en cas de doute. C’est lui qui décidera, en fonction de l’état clinique, de faire un test ou non. Au niveau de l’école, il peut y avoir une communication à faire à l’intention des autres parents de l’établissement, ou alors la mise en quarantaine de la classe (mais cela concerne surtout les maternelles). Au niveau du PSE, c’est soit l’école qui nous contacte car les parents ont appelé, soit les tracings, ou alors le service d’hygiène de la COCOM. Lorsqu’un enfant présente des symptômes compatibles avec le Covid-19, il est demandé aux parents venir le chercher et de consulter le médecin traitant qui décidera de l’opportunité de faire un test. Dans le cas où un élève ou un membre du personnel est testé positif, le PSE s’occupe du tracing et prend des mesures selon les directives de l’ONE et en accord avec la COCOM. Les fermetures de classe restent exceptionnelles. Il faut rappeler que les jeunes ont peu de risque d’être malades, mais ils peuvent quand même transmettre le Covid et doivent donc éviter d’être en contact avec les personnes à risque. ll est vrai que l’inquiétude des parents est grande, car il est difficile de faire la différence entre un nez qui coule parce que c’est «le rhume de la rentrée» ou parce que les enfants ont été en contact avec quelqu’un d’infecté. Les médecins et pédiatres sont donc submergés d’appels. Et puis, ce n’est pas facile pour les parents de s’organiser avec leurs enfants à la maison.
Éduquer: Votre position est donc centrale dans la gestion du Covid à l’école...
C. L: Oui, et nous devons être très au fait des procédures, ce qui n’est pas simple parce qu’il y a beaucoup d’informations qui arrivent à la fois de l’ONE (notre organe de tutelle), de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et de l’Instruction publique de la commune. Aucune formation spécifique n’a été mise en place pour nos services, par contre, nous avons des référents. Nous sommes, en effet, soutenus par la direction de l’Instruction publique et les directeurs d’école. On revient ainsi régulièrement les uns vers les autres pour s’assurer qu’on a bien lu les nouveaux textes, qu’on a bien compris la même chose. C’est véritablement un travail d’équipe
Juliette Bossé, secteur communication