Le féminisme, reconnaître un héritage

Mercredi 23 janvier 2019

Cet article est un extrait de l’étude  parue en 2012 :  « Le Féminisme et l'enseignement, pour une égalité filles/garçons »

  « Le machisme tue tous les jours, le féminisme n’a jamais tué personne. » Benoîte Groult

  Si depuis plus de 150 ans, le féminisme n’a cessé d’interroger, de remettre en question les sociétés, en occident d’abord, puis partout dans le monde, il semble que l’on assiste, depuis quelques années, à un nouvel engouement autour des questions liées au féminisme. On pense à l’émergence de nouvelles organisations, telles que le groupe ukrainien FEMEN, les groupes français la Barbe ou Osez le Féminisme qui interviennent sur les thèmes des violences faites aux femmes, de leur représentativité dans la sphère publique, des inégalités salariales etc. Leurs modes opératoires, originaux et déroutants, attirent largement l’attention des médias : interventions dénudées pour les FEMEN, militantes affublées de barbes pour le groupe du même nom, slogans et actions chocs pour Osez le féminisme. Par ailleurs, de nouveaux médias, rencontrant un certain succès auprès du public, tels que le magazine Causette, la plateforme Internet Les Nouvelles News ou le portail de TV5 Monde « Terriennes », axent leurs publications sur les femmes, hors des stéréotypes habituels véhiculés par la presse féminine traditionnelle. Au niveau institutionnel, nombre d’initiatives sont amorcées. On pense, par exemple, à la première Journée internationale de la fille le 11 octobre 2012, ou à la mise en circulation, par la Direction du ministère de l’Égalité des Chances, d’une brochure destinée à aider les acteurs de l’éducation à détecter le sexisme dans les manuels scolaires. Enfin et parmi nombre d’exemples, on peut noter les succès des films belges, La domination masculine du réalisateur Patric Jean, sorti en 2009, ou le documentaire Femme de la rue, réalisé par l’étudiante Sofie Peeters qui y dénonce les insultes proférées à l’égard des femmes dans le centre de Bruxelles. Si l’on peut s’interroger sur la médiatisation de ce documentaire intervenant dans un contexte croissant de méfiance envers les musulman-e-s et de débats autour du voile, ainsi que sur la façon dont sont souvent traitées et accueillies les informations relatives au féminisme, il n’en reste pas moins que, depuis quelques temps, de plus en plus d’initiatives voient le jour, souvent amorcées par de jeunes militant-e-s, et une certaine forme de parole est donnée à celles et ceux qui dénoncent le sexisme.

Le féminisme déprécié

Aujourd’hui, si on l’interrogeait, nul doute qu’une grande majorité de la population belge se revendiquerait en faveur de l’égalité homme/femme. Pourtant, les auteures de l’ouvrage Le Siècle des féminismes[1] évoquent « un féminisme qui fait peur et prête à confusion », illustrant leur pensée par la fameuse expression que tout un chacun a déjà pu entendre : « je ne suis pas féministe mais... », phrase prononcée sur la défensive avant d’affirmer le souhait de nouvelles relations femmes et hommes. En effet, on ne se dit pas facilement féministe tant le terme est mal connoté. Dans l’imaginaire collectif, ce mouvement est le pendant, version féminine, du machisme[2], et ses militantes, des « hystériques qui brûlent leurs soutiens gorges ». Ce phénomène de rejet, appelé backlash, « retour de bâton », a débuté dans les années 1980, après les victoires du néo-féminisme des années 1970, en réponse au fait que le féminisme « aurait irréversiblement modifié les relations hommes femmes : les premiers ont tendance à adopter une rhétorique « victimaire », tout en essayant par tous les moyens de retrouver une identité perdue (…) l’indépendance des femmes se mue maintenant en solitude ; la réussite dans la carrière se ferait aux dépens de la maternité, voire du bien-être des enfants, et l’égalité au travail obligerait les femmes à des efforts qui les transformeraient en des victimes de prédilection des échecs professionnels (…) Une nouvelle idéologie se met en place, qui, tout en culpabilisant le féminisme, renoue, dans la construction de l’identité-femme, avec les données de la féminité. »[3] L’existence de groupes « masculinistes[4]» caractérise bien ce phénomène, avec une volonté de contrer les avancées des femmes. En 1989, le plus connu des meurtriers revendiquant les arguments masculinistes, Marc Lépine, tua 14 femmes à l’École Polytechnique de Montréal. La lettre laissée après son suicide évoquait son intention de viser des féministes[5]. Ainsi, dans un contexte de méfiance généralisée à l’égard de ce mouvement, doublé d’un regain des initiatives qui montrent bien qu’il y a encore matière en termes de revendication, il parait pertinent de revenir sur ce mouvement qui, par son action et sa réflexion, a pourtant participé aux fondements de nos sociétés modernes. L’origine du terme Alexandre Dumas fils fut le premier à parler de féminisme lorsqu’il qualifiait les hommes « qui voient leur virilité leur échapper »[6]. Le terme fut « repris par la suite, avec une valeur positive, par ceux et par celles qu’il était censé ridiculiser. » Ainsi, en 1882, Hubertine Auclert l’utilise pour la première fois de telle sorte qu’il devient alors « l’emblème des femmes, le porte-drapeau de l’égalité »[7].

Les féminismes

« Il y a autant de féminismes que de féministes. », disait Madeleine Pelletier, figure-phare du féminisme français de la première vague. « Nébuleuse dont on ne saisit pas toujours les limites »[8], pour Ute Gerhard[9], « la définition du féminisme demeure un sujet très controversé. » Ainsi, si on parle habituellement « du féminisme », il parait plus juste de parler de « féminismes » au pluriel, tant « les formes d’expression, de mobilisation varient d’un courant à l’autre, d’une époque à l’autre, d’un pays à l’autre. »[10] Pour aborder ce thème, nous avons choisi de nous appuyer sur la définition qu’en donne Ute Gerhard[11], sociologue allemande, qui propose deux « niveaux de signification » : d’une part, le féminisme désignerait le mouvement des femmes, et, d’autre part, il désignerait « une théorie ou une conception de la société, qui fonde une perspective critique sur le monde (…) qui a lancé et porté les mouvements sociaux des femmes ».

Des mouvements sociaux

Selon l’écrivaine Florence Montreynaud[12], « le mouvement des femmes a enclenché l’une des plus grandes révolutions que l’humanité ait connue. » Ainsi, le féminisme désigne les mouvements sociaux, les luttes collectives pour les droits des femmes. Depuis la Révolution française, l’avènement des idées des Lumières, dont les mots d’ordre étaient « liberté, égalité, fraternité », les femmes n’ont jamais cessé de revendiquer et de se mobiliser pour l’acquisition des mêmes droits que les hommes. On fait généralement état de trois « vagues » féministes distinctes qui reflètent, comme l’explique l’historienne belge Eliane Gubin[13], « une métaphore à laquelle correspondent chaque fois une aspiration, des objectifs nouveaux et des pratiques spécifiques ». Aujourd’hui, ces vagues ont laissé leur héritage. Les victoires de la première vague, qui débute à la fin du XIXe siècle pour finir « avec la crise, les totalitarismes et la Seconde Guerre mondiale », s’appréhendent dans le « réformisme politique des féminismes institutionnels », grâce au combat des féministes de la première vague pour l’égalité de droit. Lors de cette première phase d’émancipation, axée principalement sur la transformation des lois, les femmes ont investi l’espace public, modifiant profondément « la démarcation des sphères privées et publiques dévolues aux femmes et aux hommes »[14]. La seconde vague des années 1960-1980, a laissé des marques dans « l’autonomisation de la sexualité féminine » qui s’est imposée dans les sociétés occidentales[15]. L’égalité légale et formelle, en partie acquise par les féministes de la première vague, ne suffisait pas, « la discrimination à l’égard des femmes persistait mais sous une forme plus subtile car elle n’était plus la conséquence d’inégalités juridiques »[16]. Ainsi, les féministes se sont interrogées, ont déconstruit et reconstruit la sexualité et le couple : le privé est devenu politique. La troisième vague, qui a débuté dans les années 1980, est plus complexe à définir. Elle continue aujourd’hui son action et redéfinit les relations Nord/ Sud par des échanges et projets communs internationaux. Ce féminisme s’inscrit dans les luttes de façon transversale, davantage axé sur les contextes propres à chaque groupe de femmes, et sa militance est parfois plus personnelle et individuelle que collective. Si les féministes se sont d’abord fait entendre au niveau occidental, en Europe et aux États Unis, « dans les pays en voie de développement, les féministes progressent pourtant selon un processus similaire : revendication de l’égalité des droits puis autonomie personnelle. »[17]

Lutter contre l’idéologie de la complémentarité

Historiquement, les différences de traitements entre les hommes et les femmes ont toujours été fondées sur une supposée « nature » féminine qui les empêcherait d’avoir accès à tel ou tel pan de la société. Toujours selon Ute Gerhard, un mouvement ou une association de femmes n’appartient pas forcément au féminisme puisque que c’est la remise en question d’une essentialisation de la différence des sexes qui constitue le point de départ du féminisme. Ainsi, le féminisme lutte contre l’idéologie d’une complémentarité homme/femme qui régirait le monde, bipolarisation qui séparerait les sphères masculine et féminine avec des comportements spécifiques alloués à chacun. Ute Gerhard, dans sa définition du féminisme, met de côté les courants féministes dits différencialistes qui revendiquent l’égalité dans la complémentarité puisque, selon elle, la complémentarité légitime les inégalités.

Le genre comme outil d’analyse

Nicole Van Enis évoque différents grands courants féministes : le féminisme libéral égalitaire, le féminisme de tradition marxiste, le féminisme radical, le post-féminisme et l’éco-féminisme. Si les analyses diffèrent dans la détermination des causes de l’oppression, ainsi qu’au niveau des stratégies de changements, ces courants se basent néanmoins sur le concept de genre pour comprendre les inégalités homme/femme. Depuis plus de quarante ans, menées en grande partie par des femmes et en lien avec les luttes féministes de l’époque, les études sur le genre (Gender Studies) s’attachent à dénoncer les systèmes sociaux qui légitiment les inégalités en observant les rapports homme/femme. Par ailleurs, ces recherches se sont accompagnées d’une remise en question des savoirs jusquelà produits par les hommes. Ainsi, dans toutes les disciplines (histoire, sociologie, biologie, éthologie, psychologie etc.), les chercheur-e-s réinterrogent des faits toujours décrits par des hommes, dont la valeur scientifique a pu être biaisée par un regard androcentré. Pour comprendre la notion de genre et les enjeux qui en découlent, nous reprendrons la définition qu’en donne Laure Bereni[18]. Celle-ci évoque quatre dimensions : - une dimension constructiviste par opposition à une posture essentialiste. « On ne nait pas femme, on le devient. », disait Simone de Beauvoir dans le Deuxième Sexe[19], ouvrage fondateur du féminisme de la seconde vague. C’est la socialisation qui construit l’identité de genre. Il y a donc une

On ne naît pas
femme, on le devient.
Simone de Beauvoir

différence entre le sexe biologique et les comportements sexués. On ne parle plus alors de « sexe » mais de « genre », terme qui qualifie un conditionnement plutôt qu’une nature. Le genre fait aussi référence au concept d’habitus de Pierre Bourdieu, qui incorpore nos jugements et comportements, assignant à l’homme et à la femme des rôles spécifiques : maternité, don de soi, émotivité, romantisme pour les femmes, virilité, courage, technicité pour les hommes, par exemple. Ainsi, le monde est structurant. L’éducation, les médias, les institutions, la famille, l’espace public etc. forment un système qui régit les rapports sociaux de sexes. Selon Laure Bereni, « la posture résolument anti-essentialiste s’est imposée dans le champ des études sur le genre à la fois comme un impératif politique (la remise en cause de la naturalité des rapports entre les sexes comme levier de libération des femmes) et comme un parti-pris analytique, poursuivant l’extension de la grille constructiviste progressivement consacrée par les sciences humaines et sociales. » Le féminisme, en s’appuyant sur la notion de genre, vise donc à dissoudre les caractéristiques du genre féminin et du genre masculin. Comme le dit la sociologue Marie-BlancheTahon[20] : « Toute affirmation de spécificité est rejetée parce qu’elle est susceptible d’alimenter la vision de complémentarité des sexes qui favorise la hiérarchisation. » Ainsi, le féminisme, en abolissant l’idée d’une nature, donc d’une immuabilité, se permet de revendiquer d’autres rapports entre les sexes. Par ailleurs, le féminisme remet en question une hétérosexualité construite socialement ; - une perspective relationnelle. On envisage les femmes et le féminin comme le produit d’un rapport social avec les hommes, il est donc impossible d’étudier un sexe sans se référer à l’autre sexe ; - l’existence d’un rapport de pouvoir. Selon Laure Bereni, « il y a une valorisation systématique du masculin au détriment du féminin - comme l’expriment les concepts de patriarcat et de domination masculine. » En plus de cela, il y a un système normatif qui sanctionne les déviances de genre. Par exemple, l’impossibilité pour un homme de s’habiller avec des vêtements de femme sans se heurter à la moquerie, l’incompréhension lorsqu’une femme ne souhaite pas avoir d’enfants, la valorisation des hommes qui ont divers partenaires quand les femmes sont, dans le même cas, stigmatisées, la culpabilisation des mères etc. ; - une intersectionnalité. Le genre est transversal puisqu’il englobe d’autres rapports de pouvoir, tels que la classe, la race, l’orientation sexuelle etc. À ce propos, Ute Gerhard met en avant l’idée d’une spécificité propre aux mouvements féministes, puisque ses protagonistes appartiennent à différentes classes sociales, différentes cultures, différentes religions et différentes orientations sexuelles.

Collectif et prise de conscience individuelle

Selon Louise Toupin, « le féminisme est une prise de conscience d’abord individuelle, puis ensuite collective, suivie d’une révolte contre l’arrangement des rapports de sexe et la position subordonnée que les femmes y occupent dans une société donnée, à un moment donné de son histoire. »[21] Ainsi, le militantisme féminisme lie très fortement le personnel et le collectif puisqu’il s’agit, pour les militant-e-s, de percevoir, dans leur environnement propre, les mécanismes et stéréotypes sexistes dont les femmes et les hommes sont victimes, mais dont ils sont aussi les acteur-trice-s. En effet, le féminisme est d’abord une déconstruction individuelle des normes sexuées pour reconstruire ensuite d’autres normes. Cela se joue au niveau individuel, par exemple : éviter, pour un homme, de prendre la parole davantage que les femmes en public, et, pour une femme, s’imposer d’exposer plus souvent ses idées. Pour Hedwige PeemansPoullet[22], il est difficile aujourd’hui de mobiliser les femmes sur ces questions puisque « la relative autonomie des femmes mariées et l’apparente désinvolture des femmes jeunes relève davantage de la modernité que de l’émancipation. » (…) « L’individualisme prive trop souvent les femmes de prise de conscience, qui suppose la reconnaissance d’un phénomène collectif et une aptitude à se solidariser avec l’ensemble des femmes. »

Reconstruire les rapports hommes/femmes

Le féminisme, dans sa remise en question des rapports sociaux de sexes, touche les fondements de toutes les sociétés dont l’organisation est faite en fonction de ces différences : travail à temps partiel féminin, congés de maternité pris en majorité par les femmes puisque soumises à un salaire souvent inférieur à celui des hommes, utilisation du corps des femmes dans la pornographie, la publicité, le cinéma etc. Ainsi, le féminisme remet en question l’identité des individus en les interrogeant sur la construction sociale du genre. Aujourd’hui, malgré les avancées des Gender studies, cette croyance en une différence naturelle entre les sexes reste encore un paradigme central de nos sociétés. Divers exemples vont en ce sens : succès considérable d’un ouvrage tel que Les hommes viennent de Mars, les femmes de Venus, théories autour d’une différence entre cerveaux masculins ou féminins[23], ou encore attribution des jouets aux enfants en fonction de l’un ou l’autre sexe (poupée et mini aspirateur pour les filles, jeux de guerre ou scientifiques pour les garçons) etc. Catherine Vidal[24] justifie ainsi l’engouement que suscite cette idéologie : « dans une société d’inégalités, il est plus simple d’expliquer celles-ci en disant que les hommes et les femmes sont biologiquement différents, par exemple dans leurs aptitudes à l’école, que d’accepter l’idée que ces inégalités sont dues à l’organisation de la société. »

Une lutte actuelle

Si l’on entend régulièrement l’exclamation : « de quoi elles se plaignent, il y a pire ailleurs », nombre d’inégalités persistent en Occident : le droit à l’avortement, combat-phare des néo-féministes, est de plus en plus remis en question (manifestations pro vie partout en Belgique) ; l’enseignement reste vecteur de discriminations avec des filières sexuées et des savoirs androcentrés ; en termes de travail, les femmes se heurtent encore au « plafond de verre », avec une difficulté d’accès aux postes à responsabilité et des salaires inférieurs à ceux des homme pour la même fonction ; 80% des tâches domestiques sont encore effectuées par les femmes ; en termes de création de crèches et d’accueil de la petit enfance, la Belgique et la plupart des pays occidentaux souffrent d’un réel déficit ; au niveau de la sexualité, se posent les problématiques autour de la pornographie, de la prostitution etc. À tout cela s’ajoute, en plus, les nouvelles données de notre monde contemporain, crise économique qui semble irrémédiablement creuser les inégalités, repli identitaire, désastre écologique annoncé etc. Il reste alors nécessaire de rester vigilant sur ces questions, puisque partout où la pauvreté s’installe, les femmes sont, avec les enfants, les premières touchées.

Juliette Bossé, secteur Communication  

[1] Le Siècle des féminismes, sous la direction de Eliane Gubin, Catherine Jacques, Florence Rochefort, Brigitte Studer, Françoise Thebaud, Michelle Zancarini-Fournel, préface de Michelle Perrot, Les Éditions de l’Atelier / Éditions Ouvrières, Paris, 2004. [2] Florence Montreynaud, Le féminisme n’a jamais tué personne, Les Éditions Fides, 2004. [3] Le féminisme : une question de valeur(s), Sous la direction de Estelle Lebel, Volume 21, numéro 2, 2008, pp. 5-28. [4] Le masculinisme est l’ensemble des idées qui défendent la position dominante des hommes dans la société et les privilèges qui y sont associés. Il combat toute idée d’égalité entre les hommes et les femmes. www.ladominationmasculine. net/themes/42-masculinisme/142-thiers-vidalpalma-violences-intra-familiales-sur-enfants-lerapporteur-de-l-onu-en-france.html [5] Florence Montreynaud, op. cit [6] Nicole Van Enis, Les termes du débat féministe, étude Barricade, 2010, p. 13. [7] Ibidem. [8] Le Siècle des féminismes, op.cit., p. 13. [9] Idem., p. 48 [10] Idem, p. 13. [11] Idem, p. 48. [12] Florence Montreynaud, L’Aventure des femmes, XX-XXIe siècles, Nathan, 2006. [13] Professeure d’Histoire contemporaine à l’Université libre de Bruxelles, spécialiste d’histoire politique et sociale. [14] Le Siècle des féminismes, op.cit., p. 49. [15] Idem., p. 427 [16] Denise Keymolen et Marie-Thérèse Coenen, Pas à pas. L’histoire de l’émancipation de la femme en Belgique, édité par le Secrétariat d’État à l’Émancipation sociale (1991)n Bruxelles, p. 111. [17] Le Siècle des féminismes, op.cit., p. 11. [18] Mathieu Trachman, Genre : état des lieux. Entretien avec Laure Bereni, La Vie des idées, 5 octobre 2011. ISSN : 2105-3030. Url : www.laviedesidees.fr/ Genre-etat-des-lieux.html [19] Simone De Beauvoir, Le Deuxième Sexe, tomes I et II, éd. Gallimard. [20] Marie-Blanche Tahon, Sociologie des rapports de sexes, Les presses de l’université d’Ottawa, presses universitaires de Rennes, p. 103. [21] Louise Toupin, Qu’est-ce que le féminisme, Trousse d’information sur le féminisme québécois des 25 dernières années, Montréal, Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine et Relais-femmes, 1997. [22] Hedwige Peemans-Poullet, Vingt ans de féminisme en Belgique, Cahier Sc. Fam. et Sex, n°16, octobre 1992, p.167. [23] Catherine Vidal et D Benoit Browaeys, Cerveau, sexe et pouvoir, Paris, Editions Belin, 2006. [24] Interview pour l’association Osez le féminisme.


Quelques chiffres de l’inégalité en Belgique…

- Dans les accidents de voiture, le conducteur est un homme dans 69% des cas ;  - 66 % des hommes contre seulement 39% des femmes n’émettent aucune objection à sortir la nuit ; - 98% des violences sexuelles sont commises par des hommes, et si la grande majorité des victimes sont des femmes, 11% à 18% des victimes sont des hommes ; - Les plus jeunes générations de femmes sont en moyenne plus hautement qualifiées que les hommes du même âge ; - Parmi les femmes salariées, 44,3% travaillent à temps partiel contre 9,3% chez les hommes ; - Les femmes ayant de jeunes enfants s’en occupent 2 fois et demie plus que les hommes ; - Les femmes gagnent en moyenne 63% du revenu net d’un homme ; - Dans l’emploi du temps des adolescents, par exemple sur une journée de classe, les filles âgées de 12 à 18 ans exécutent un tiers des tâches ménagères en plus que les garçons, le dimanche, elles en font une fois et demi plus que les garçons, et le samedi, le double. Source : Femmes et hommes en Belgique, Statistiques et indicateurs de genre, Édition 2011.


Repérer le backlash (ou retour de bâton)…

- Des mouvements intégristes, religieux ou politiques, font pression pour supprimer le droit à l’IVG et même la contraception ; ils insistent sur le caractère naturel des différences entre les femmes et les hommes et sur leur hiérarchie ; - Certain-e-s manifestent de la résistance à traiter des violences domestiques et du partage des tâches ménagères au nom du respect de la vie privée ; - La banalisation du porno dans différents supports média argue de la liberté pour renforcer le principe de la marchandisation du corps (des femmes principalement) ; - L’existence d’hommes victimes de violences dans la sphère privée est utilisée pour remettre en question les campagnes et les mesures dénonçant la violence conjugale envers les femmes ; - L’apparition de femmes leaders sur la scène politique est utilisée comme prétexte pour nier le besoin de quotas ou de mesures positives assurant la participation des femmes dans la sphère publique etc. Source : Claudine Drion et Gérard Pirotton, Genre, 6 niveaux pour comprendre et construire des stratégies, Le Monde selon les femmes, 2012.

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