Un jour ce sera vide, de Hugo Lindenberg
"La vérité c’est que j’absorbais tout ce que je pouvais jusqu’à devenir l’air autour d’eux, jusqu’à être aspiré dans leurs poumons, puis recraché, puis aspiré encore pour saisir l’essence même de leur bonheur. J’aurais bu leur sang si ça m’avait permis de comprendre ce que c’est que d’avoir une famille comme les autres."
Un été en Normandie. Le jeune narrateur, craintif et introverti, y vit un séjour banal en compagnie de sa tendre grand-mère et de sa monstrueuse tante. Son quotidien est fait de rituels: déjeuner, plage, repas, dodo.
Son univers bascule le jour où il rencontre Baptiste sur la plage. Une amitié profonde les lie rapidement autour de l’univers de l’enfance: les sauts dans les vagues, les méduses, le sable et les pêches juteuses.
Pourtant, un fossé sépare ces deux enfants: Baptiste a une vie formidable, des parents bienveillants, une maison magnifique… il nage dans le bonheur. Le narrateur, lui, évolue dans un quotidien pesant, affublé d’une grand-mère à l’accent prononcé et d’une tante mentalement déséquilibrée. Tout lui manque, particulièrement sa maman, décédée de manière obscure. Pétri de chagrin et enseveli de douleur, il rêve et s’invente alors une vie parfaite, une vie empruntée aux autres.
Comment faire face à ce manque maternel et à cette honte sociale qui le dévaste?
Un jour ce sera vide est un court roman qui nous plonge dans les héritages et traumatismes familiaux d’un enfant de dix ans. Avec beaucoup de délicatesse, Hugo Lindenberg aborde les enjeux sociaux et familiaux qui se jouent durant l’enfance. Comment être heureux quand tout nous échappe et qu’on ne ressemble à personne? A lire!
