Qu’est-ce que le «wokisme»?
Dérivé du verbe anglais «wake» (réveiller), le wokisme désigne le fait d’être éveillé face aux discriminations ethniques, sexuelles, sociales ou religieuses. Le terme trouverait ses origines aux États-Unis à la fin du 20e siècle au sein du mouvement pour l’accès des Noirs aux droits civiques. Martin Luther King rappelait alors aux étudiant·es de rester «éveillé·es» et à «être une génération engagée». Le terme sera récupéré en 2014 suite au meurtre de Michael Brown, un jeune Afro-américain de 18 ans non armé, par la police qui génèrera une vague de contestation dénonçant le racisme «systémique» des États-Unis envers les Noirs. Initialement positif, le terme est progressivement devenu péjoratif et utilisé, au départ par les mouvements d’extrême droite puis par une partie du monde politique, pour stigmatiser et dénigrer les personnes dites «progressistes». D’après ses détracteur·trices, le «wokisme» caractériserait une rhétorique radicale, insufflant un projet de société basé sur la culture dite de l’annulation («cancel culture») ne faisant que perpétuer les inégalités sociales et donc contre-productif dans la lutte contre les discriminations. Les «wokistes» sont avant tout des défenseur·ses de la diversité et de la spécificité de l’être humain, pour qui tous les individus ne sont pas identiques mais tout le monde est égal. Chaque être étant spécifique et devant jouir d’une liberté propre, la culture woke irait alors à l’encontre même du concept d’une universalité des droits humains et des valeurs d’universalité des Lumières, bases de nos cultures occidentales. Pourtant, les concepts d’universalité et de spécificité ne peuvent-ils pas s’entendre pour un monde plus égalitaire?
Sources: https://start.lesechos.fr/societe/culture-tendances/wokisme-mode-demploi-pour-tout-comprendre-1388940 www.letemps.ch/opinions/wokisme-detruit-lutte-contre-discriminations