Les dents de lait, de Helene Bukowski
«Pour me défaire de mon sentiment de culpabilité, je commençai à écrire. Aux mots épars succédèrent des phrases entières. J’espérais saisir grâce à elles ce qui menaçait de disparaître: le monde tel que je le connaissais. J’ai vu le bleu du ciel, on aurait dit qu’il avait été évidé et je me dis qu’un jour ou l’autre, des maisons aussi il ne restera que des squelettes.»
Skalde et sa mère Edith vivent dans leur maison à l’orée de la forêt. Depuis quelques années, le pays est plombé par un brouillard opaque et une sécheresse incessante. Tout est lourd, oppressant et plus rien ne pousse dans les champs. La nature a rompu ses liens avec l’humain. Désirant se protéger d’un possible chaos, les habitants de la région ont fait sauter le dernier pont qui les reliait au reste du monde. Une autarcie forcée réduisant à néant toute possibilité de s’échapper.
Isolées et rejetées du reste de la population, Skalde et Edith partagent un quotidien tumultueux où querelles et règlements de compte vont bon train. Un jour, Skalde découvre une petite fille à la chevelure rouge flamboyante dans une clairière. Qui est-elle? Comment a-t-elle réussi à rejoindre cette terre isolée du reste du monde? Skalde décide alors de la garder auprès d’elle et d’en faire sa protégée. C’était sans compter sur la grogne de la population qui voit d’un très mauvais œil l’intrusion de cette étrangère dans leur quotidien. Une violente chasse aux sorcières va alors commencer, pour le pire… comme pour le meilleur.
Récit aux relents postapocalyptiques, Les dents de lait est un magnifique roman qui retrace l’amitié imprévue entre une adolescente rejetée par sa mère et une petite fille venue de nulle part. A lire!