La fédération de l’enseignement supérieur et universitaire (ARES) vient d’adopter un projet de réforme de leur calendrier académique. Mais qu’en pense la communauté étudiante, première concernée ? La Fédération des Etudiant·es francophones (FEF) a déjà exprimé ses réticences. Elle rejette une modification du calendrier qui n’irait pas de pair avec « une révision antérieure et approfondie des pratiques d’enseignement, d’évaluation et des moyens supplémentaires » (Le Soir, le 23 février 2023). Les étudiant·es voient dans les propositions un simple alignement sur le nouveau calendrier scolaire de l’obligatoire. Ont-ils des raisons de le penser ?
La réforme des rythmes et du calendrier scolaires de l’obligatoire faisait partie d’une réflexion globale, visant à transformer l’ensemble du cursus scolaire et à améliorer les performances de l’enseignement. Elle était apparue, dans le cadre du Pacte pour un enseignement d’excellence, comme un complément nécessaire au tronc commun, aux plans de pilotage, à la remédiation accélérée, comme à la réforme de la formation initiale des enseignant·es. Avec un objectif : améliorer la réussite scolaire.
La réforme du calendrier scolaire dans le supérieur participe-t-elle d’une même volonté réformatrice ? Repense-t-elle les formes de l’enseignement et les méthodes dans l’enseignement supérieur et universitaire ? Réfléchit-elle aux modes de l’évaluation ? S’accompagne-t-elle de nouveaux moyens pour soutenir les apprentissages ? A-t-elle une claire visée éducative ? Ou s’agit-il simplement de s’aligner sur l’obligatoire pour, en fait, répondre aux contingences de la vie sociale, des vacances, des camps d’été pour les jeunes, etc. ?
Telles sont sans doute les questions, laissées sans réponse, que se posent les étudiant·es et qui les conduisent à rejeter la réforme. Nous aimerions, nous aussi, connaître les réponses à ces questions.
Patrick Hullebroeck, directeur
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