Voter à 16 ans ? Non merci

Lundi 26 octobre 2015

Faut-il abaisser le droit de vote à 16ans ? Certains partis y songent. Le Conseil de la Jeunesse d’expression française (CJEF)  a posé la question à un millier de jeunes. La réponse est claire et nette : c’est non.
La question fait débat au sein des partis politiques depuis quelques années déjà. Faut-il permettre aux jeunes de voter dès l’âge de 16 ans ? Ecolo est pour, le MR y réfléchit, le PS et le CDH sont contre. Et si on posait la question aux premiers concernés ? Le conseil de la jeunesse d’expression française (CJEF) a sondé cet été 1046 jeunes de 16 à 21 ans en se servant des sites d’événements populaires. Verdict : huit jeunes sur dix sont contre. Pourquoi ? Pour la toute grande majorité des jeunes interrogés, « on a d’autres priorités à 16ans, on s’intéresse pas à la politique ». D’autres estiment aussi qu’à 16 ans, les jeunes n’ont pas une vision claire des enjeux, pas suffisante en tout cas pour se forger  une opinion éclairée et critique. Le CJEF constate que les arguments soulevés contre l’abaissement de l’âge du droit de vote peuvent être regroupés en trois thèmes : le manque de maturité et le caractère influençable des jeunes à 16 ans, le manque de connaissances et le manque d’intérêt pour la chose politique. Mais c’est clairement l’immaturité qui  est le plus souvent citée pour argumenter le refus. Les jeunes disent être conscients qu’à cet âge, ils sont encore influençables. Ils craignent de ne pas pouvoir résister aux pressions éventuelles des adultes, de leurs amis ou de certains partis politiques extrémistes. Certains vont jusqu’à dire que voter si jeune serait un « danger » pour la démocratie ! « Ils veulent qu’on leur laisse le temps d’être jeune », analyse Jerôme Lechien, président du CJEF, interrogé par le quotidien Le Soir du 26 octobre. Ce dernier  voit dans ce sondage un « non » certes mais surtout un « non pas maintenant ». Les jeunes ne se sentent pas prêts car pas assez informés. Cela relance, dit-il, le débat sur les cours de citoyenneté qui devraient pouvoir corriger le tir. Ces cours « ne doivent pas seulement améliorer le vivre-ensemble mais aussi expliquer comment fonctionne la démocratie. Si on travaille la citoyenneté dans ce sens, on pourrait un jour basculer vers le oui ».  

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