«On n’enseigne et on ne peut enseigner que ce que l’on est» Jean Jaurès
Reformer la formation des enseignant-e-s, cela fait longtemps qu’on en parle. On le sait, le métier souffre: pénurie d’enseignant-e-s-, abandon de la profession, évolution des problématiques sociétales… Amorcée en 2011, la réforme devrait être adoptée cette année pour une mise en place à partir de 2019.
Quels sont ses objectifs?
- mieux valoriser la formation et le métier d’enseignant;
- faire évoluer, actualiser les pratiques pédagogiques;
- mieux préparer aux réalités de la profession;
- faciliter l’insertion professionnelle et stabiliser les jeunes enseignants au sein des équipes pédagogiques;
- lutter contre l’échec qui frappe avant tout les plus fragilisés.
Les mesures phares comprendront:
- l’allongement de la formation à tous les niveaux d’enseignement;
- une formation théorique solide avec six axes de formation en commun (discipline enseignée, articulation théorie-pratique, communication, sciences humaines et sociales, didactique et pédagogie, recherche en éducation et en didactique);
- un test obligatoire non-contraignant de maîtrise de la langue française;
- le renforcement de l’initiation à la pratique de son futur métier;
- l’ajustement des pratiques d’enseignement, en fonction de besoins plus spécifiques de certains élèves.
Le programme est alléchant mais déjà des voix s’élèvent pour que cette réforme ne soit pas un coup dans l’eau et qu’elle porte véritablement ses fruits.
Ainsi, nous avons souhaité, alors que le texte est encore en discussion, apporter quelques réflexions, qui nous l’espérons, permettront de mieux comprendre les enjeux de la réforme et peut être, au delà, les enjeux du métier d’enseignant-e.
Dans un premier temps, nous ferons un petit tour des questions que pose encore le texte de la reforme. Nous donnerons ensuite la parole à la sociologue Véronique Degraef qui, avec son équipe, en 2011, à réalisé l’étude qui a servi de base de la réforme actuelle. Qu’est-ce qui à l’époque, lors de l’enquête, avait particulièrement retenu son attention?
Jacques Cornet de Changement pour l’égalité (Cgé) nous donnera son point de vue sur le sujet: pour lui, il faut aller au-delà de la réforme, c’est l’identité même de l’enseignant qui doit évoluer.
Enfin, une étudiante en haute école, en passe de devenir institutrice, nous parlera de la formation, vue de l’intérieur.
Bonne lecture!
Juliette Bossé, secteur communication