Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles vient de lancer son dispositif global de prise en charge des extrémismes et des radicalismes violents, annoncé il y a un an déjà.
Rudy Demotte, le ministre-président et Rachid Madrane, ministre des Maisons de Justice, ont présenté mercredi, leur nouveau service d’écoute, de conseil et d’accompagnement : le CAPREV (Centre d’Aide et de Prise en charge des personnes concernées directement ou indirectement par le Radicalisme et les Extrémismes Violents).
Ce dispositif offre un accueil téléphonique et un soutien psycho-social aux administrations, enseignants, animateurs de rue, mais aussi à toutes les personnes, parents ou proches, qui seraient confrontées à tout phénomène de radicalisation.
Le CAPREV pourra également prendre en charge les personnes en voie de radicalisation violente afin d’initier un « parcours de désengagement sur mesure » à travers différentes initiatives de réinsertion. Le centre d’aide sera également doté d’un pôle de recherche qui développera une expertise sur le phénomène de la radicalisation violente. Enfin, sera mis en place, sur l’ensemble du territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles, un réseau de partenaires qui collaboreront avec le CAPREV dans la prise en charge des personnes concernées par le radicalisme violent.
Un numéro vert
Ce qui a retenu l’attention lors de cette annonce des ministres, c’est ce numéro vert, le 0800 111 72, accessible à tous, tous les jours, de 8h à 20h, sauf les dimanches et jours fériés. Son objectif : prévenir toute forme d’extrémisme ou de radicalisme violent. Au bout du fil, différents spécialistes : psychologue, islamologue, criminologue, assistant social, juriste… Ceux-ci décideront, selon les besoins, de recevoir les personnes pour des entretiens ou de les renvoyer vers les différents services spécialisés. Les ministres précisent que « la confidentialité des échanges sera d’application sous réserve de situations mettant en péril la sécurité publique, ou celle de la personne ou d’un tiers ». Par ailleurs, la localisation exacte du centre devrait rester secrète et l’identité des 17 personnes qui y travaillent aussi.
Ce numéro n’est pas sans rappeler le 1707 de la STIB, lancé le 10 janvier 2017. En effet, la société bruxelloise de transports a également mis à disposition un numéro gratuit, permettant de signaler tout objet ou comportement suspect sur son réseau.
Si la prévention est une priorité et participe au sentiment de sécurité, on peut, malgré tout, s’interroger, l’ouverture de numéros d’appel n’encouragerait-elle pas certains comportements de suspicion ou de stigmatisation ? La pratique et le temps nous en diront plus sur l’utilité de cet outil et sur son efficacité… En attendant, on en entendra probablement parler par voie de presse et dans nos hémicycles.
Maud Baccichet - La Ligue de l’Enseignement et de l’Éducation permanente