Habiter
Mardi 18 janvier 2022
La planète a mal à son climat! Elle a de la température en trop! Est-ce le résultat d’une maladie, d’un covid planétaire? Pas du tout, la crise climatique a une cause anthropique, c’est-à-dire, provient de la manière dont les êtres humains habitent sur Terre.
Serait-ce l’être humain, la maladie de la Terre? Ou serait-ce l’homme lui-même qui est malade de sa façon d’habiter la planète? Il est une difficile prise de conscience: comprendre que la planète Terre est l’habitation de l’espèce humaine et qu’il n’en est pas d’autre pour l’accueillir, quel que soit le rêve fou de certains industriels «visionnaires» ou la découverte à des milliers d’années lumières d’une exoplanète ressemblant à la position de la terre dans son système solaire.
L’espèce humaine génère pourtant beaucoup de désordre dans son lieu d’habitation. N’estce pas le signe d’une désaffection pour soimême autant que pour son lieu de vie? Car quel est l’adulte ou l’enfant dont on accepterait qu’il souille sa chambre ou sa maison, les transformant en dépotoir, bric-à-brac ou lieu inhabitable? Ne dirait-on pas qu’«il faut être malade pour vivre ainsi!»?
Il y a une certaine continuité entre la manière dont l’individu habite, sa façon de vivre, et la manière dont collectivement une société vit, ou plus largement, dont les êtres humains vivent. Et qu’une société accepte que des individus soient mal logés, est le signe que cette société considère comme admissible qu’il en soit ainsi. Alors, pourquoi pas une espèce tout entière en mal d’habitation?
Il y a peut-être plus de convergences et de proximité qu’on ne le pense entre la question sociale et la question environnementale. Et le mal-logement dans la société n’est peutêtre lui-même que l’écho de notre indifférence plus générale à l’égard de notre cadre de vie, c’est-à-dire, de la nature.
Inversement, on peut supposer qu’il serait contradictoire de s’occuper de la protection de la nature sans s’intéresser au sort des personnes qui souffrent d’un cadre de vie dégradé, qu’il s’agisse de leur quartier ou de leur propre logement.
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