Les immigré.e.s s’améliorent à l’école

Mardi 10 octobre 2017

PISA : Des chercheuses de l’ULiège pointent une nette amélioration des résultats des migrant.e.s en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Nous faisions écho ce lundi 9 octobre, d’une étude menée par trois chercheuses de l’ULiège, consacrée au test PISA 2015. Les médias ont beaucoup réagi à la relative régression encore inexpliquée des filles à l’école, fait que les auteures ne souhaitaient pas mettre en avant, tant les causes ne sont que des hypothèses à l’heure actuelle. En revanche, ce que les auteures désirent pointer via cette étude, c’est la progression des résultats des élèves issus de l’immigration en Fédération Wallonie-Bruxelles. « Cela est d’autant plus appréciable, que notre communauté accueille tout de même une part importante d’élèves immigré.e.s de 1ère et de 2e génération – 22 % de l’échantillon PISA, en comparaison avec la moyenne OCDE - 12,3 % », rappelle Valérie Quittre, chercheuse et auteure. « Les résultats ne sont pas encore suffisamment satisfaisants mais il y a de quoi se réjouir. Les élèves immigré.e.s en Francophonie réduisent, de manière constante depuis 2012, leurs écarts par rapport aux natif.ve.s. Si c’est écart diminue au fil du temps, c’est bien parce que les résultats des immigré.e.s s’améliorent, particulièrement chez celles et ceux de 1ère génération et pas, parce que les résultats des natif.ve.s diminuent ». Deux facteurs permettent de s’en rendre compte : le facteur « immigré » et le facteur de niveau socio-économique. Pour comprendre leur influence sur les résultats, il faut raisonner à niveau socio-économique équivalent. « Si l’on compare les natif.ve.s et les immigré.e.s à niveau socio-économique équivalent, l’écart se réduit de manière importante en Fédération Wallonie-Bruxelles puisqu’il passe de 46 points à 22 points. La moyenne OCDE est de 31 points. En Flandre, où il y a proportionnellement moins de migrant.e.s, on affiche pourtant un écart « immigrés – natifs » de 57 points ». Concrètement, le facteur « migrant » est très fort en Flandre alors qu’en Communauté française, il se réduit au fil du temps. Les trois auteures de l’étude se sont penchées sur les résultats chiffrés de l’enquête PISA 2015, parue en décembre 2016 et ayant pour thématique principale, les sciences. Pour rappel, cette enquête évalue les compétences des élèves de 15 ans dans 72 pays. Partout dans le monde, PISA suscite les débats. Les réactions vont bon train et se contredisent. Faire parler des chiffres est un exercice délicat et on se doit d’être prudent en interprétant les résultats obtenus. L’étude complète devrait paraître fin de ce mois d’octobre 2017.

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