La Ligue des familles, dans son « Baromètre des parents », pointe du doigt l’appauvrissement des ménages. 14% des parents vivent avec moins de 1.500 euros par mois. Et parmi eux, 29% sont des familles monoparentales. Tous les ménages francophones subissent un appauvrissement généralisé même s’il est évident que la classe moyenne et les familles les plus modestes, sont davantage touchées. Ce sont les enfants qui en pâtissent le plus et vivent des inégalités dès l’accueil en crèche. Les enfants qui grandissent dans les familles monoparentales sont encore plus exposés.
Le « Baromètre 2016 » de la Ligue des Familles a interrogé 1.600 ménages à travers les provinces francophones de Belgique. Le constat est sans appel : les familles aux ressources financières limitées vivent des privations importantes et celles-ci ont directement des impacts sur les enfants. La Ligue a pu chiffrer cette difficulté d’accès à une crèche pour raisons financières. Celle-ci est passée de 18% à 25% en un an. A souligner qu’une part non négligeable de parents (en majorité des femmes) arrête de travailler ou modifie son horaire de travail pour garder son enfant.
Le cas de Bruxelles
En Région bruxelloise, la Ligue épingle un certain nombre de difficultés qui aggravent encore la situation des familles plus défavorisées : le manque de place en crèche, et en école également, la taille des logements, le coût exorbitant de l’habitat, la monoparentalité plus importante dans la capitale et la plus grande précarisation de ces familles.
Les parents aux revenus modestes ont tendance à cumuler ces difficultés. On constate que ces parents se séparent davantage lorsque l’enfant est très jeune. Ils ont plus souvent la garde à temps plein de l’enfant. D’ailleurs en 2016, on note que 1 parent sur 8 n’a pas osé demander la contribution alimentaire à son ex-compagnon (ex-compagne). À ce sujet, il est important de garder à l’esprit ceci : le risque de pauvreté des familles monoparentales est doublé lorsque la contribution alimentaire n’est pas versée !
Régionalisation des allocations
Enfin, le Baromètre démontre, cette année encore, que les allocations familiales sont indispensables pour les parents, qu’ils soient aisés ou qu’ils aient des revenus modestes. C’est pourquoi, la Ligue des familles défend un système d’allocations familiales qui garantisse le droit de l’enfant et qui permette de soutenir les parents de manière générale mais également dans leurs difficultés plus particulières. Les allocations sont réellement un outil de soutien à la parentalité et de lutte contre la pauvreté infantile. Pourtant, on sait aujourd’hui qu’avec leur régionalisation, les allocations seront différentes d’une région à l’autre. La Flandre a déjà arrêté le montant de 160 euros par mois. Les wallons et les bruxellois savent déjà qu’une telle somme ne pourra pas être proposée. À surveiller d’ici 2018.
Maud Baccichet, Ligue de l'Enseignement et de l'Education permanente