Les étudiants inscrits en médecine ou en dentisterie devront préalablement passer une épreuve d’entrée pour accéder à leur formation.
Le 8 septembre prochain, les candidats à l’inscription en sciences médicales ou dentaires, passeront leur examen d’entrée. Pour rappel, le décret instaurant cet examen a été voté le 29 mars dernier au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, majorité contre opposition. Le programme détaillé de l’examen d’entrée a été validé le 19 avril par le gouvernement.
La formation des étudiants en médecine est depuis longtemps sujette à des discussions houleuses. L’accès à la profession est régi par une réglementation bien précise : chaque médecin doit disposer d’un numéro INAMI pour exercer pleinement son métier. Le problème se pose lorsqu’il y a un surplus de médecins diplômés par rapport aux numéros INAMI disponibles. En 2014, par exemple, on comptait 600 étudiants médecins en Communauté française pour seulement 400 numéros INAMI disponibles. La ministre de la Santé Maggie De Block (Open Vld) et le ministre de l’Enseignement supérieur Jean-Claude Marcourt sont tombés d’accord en novembre dernier. En contrepartie de l’instauration d’un examen d’entrée, Marcourt a pu obtenir que suffisamment de numéros INAMI soient octroyés par De Block. Un arrangement qui ne plait guère aux étudiants.
Déception des étudiants
La Fédération des étudiants francophones (FEF) lutte depuis longtemps contre ce type de mesures contraignant l’accès à la formation. Le système de contingentement doit être revu.
« Il faut dissocier l’accès aux études de médecine de l’accès aux numéros INAMI. Les mécanismes de sélection à l’entrée des études de médecine sont injustes socialement. Qui plus est, en contingentant ses propres jeunes, tout en restant ouvert aux médecins formés à l’étranger, le système organise la « dépréférence nationale ». Enfin, ces mécanismes sont inefficaces : ils ne permettent ni de sélectionner les meilleurs médecins ni - pour ce qui concerne l’examen d’entrée - d’aligner le nombre d’étudiants formés sur les quotas de numéros INAMI »[1].
Contenu de l’examen
Les candidats doivent préalablement s’inscrire sur une plateforme informatique gérée par l’ARES, l’Académie de Recherche et d’Enseignement Supérieur et payer 30 euros de droits d’inscription. L’examen sera divisé en deux parties : maîtrise des matières scientifiques (maths, chimie, physique, biologie) et compétences de communication, d’analyse critique, d’éthique et d’empathie. Cette deuxième partie concernera donc la dimension humaniste de la pratique médicale et dentaire (recueillir les symptômes, contextualiser ces informations, interpréter les propos, tester des hypothèses et traiter le patient). Comment mesurer ces capacités humaines ? Le gouvernement a conscience de la difficulté de la tâche et précise que le jury aura
« une grande latitude dans l’élaboration des questions ».
Les résultats seront rendus publics 15 jours au plus tard après l’épreuve du 8 septembre. Tous les candidats qui réussiront l’examen seront admis en 1
re année de bac de médecine ou dentisterie au cours de l’année académique suivante. Au vu des barèmes et du niveau prévu des examens, le ministre de l’Enseignement supérieur Jean-Claude Marcourt (PS) a estimé que seul un étudiant sur dix réussira l’épreuve. Un candidat qui aurait raté l’épreuve ne pourra la représenter que deux fois sur une période de cinq ans.
Maud Baccichet, secteur communication
[1] www.fef.be