«Revenir fils» de Christophe Perruchas

«J’avais décidé que je serai grand quand j’aurais quinze ans. C’est bientôt, plus que quelques mois. Le docteur du collège dit que j’ai sûrement été obligé de grandir plus vite, rapport aux événements.»

Depuis la mort accidentelle de son père, le narrateur, un ado de quatorze ans vit seul avec sa mère. Voguant dans les méandres de l’adolescence et les étapes du deuil, il deviendra rapidement le spectateur impuissant de la folie de sa mère. Une mère étrange, terrassée par le chagrin et sombrant au fil des jours dans une nouvelle addiction: l’accumulation compulsive d’objets en tous genres. Des boîtes de Nesquik aux piles de journaux, la maison, nid et refuge, devient alors un amas de détritus impénétrable. Comment vivre et exister avec cette nouvelle aliénation? Ce deuxième roman de Christophe Perruchas, construit en un diptyque séparé d’une longue ellipse de 20 ans, raconte une plongée dans la folie et l’étrangeté du syndrome de Diogène. Entre rires et larmes, «Revenir Fils» vogue entre la cocasserie d’une folie aussi absurde qu’affligeante et la douleur de l’abandon d’une mère désormais inaccessible. Un roman puissant!

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