«Qui sème le vent», de Marieke Lucas Rijneveld

«En plus de nourriture et de vêtements, les enfants ont besoin d’attention. Ce que papa et maman semblent oublier de plus en plus.»

Pays-Bas, rase campagne… à la veille de Noël, un terrible accident anéanti la famille Mulder, éleveurs de vaches: Matthies, l’aîné de la famille meurt brutalement, noyé dans un lac gelé. La famille tente alors de survivre. La mère part à la dérive, laisse son corps dépérir, incapable d’exprimer ses sentiments. Le père, quant à lui, se réfugie dans la religion et anesthésie sa douleur auprès de ses vaches. Obbe, le frère aîné, se perd dans une sexualité débridée dont Hanna, la cadette, fera les frais. Reste la fille aînée, la narratrice, celle dont on ne connaît pas le nom et dont le sobriquet deviendra «Parka». Parka, elle, cache son chagrin dans sa parka rouge, sorte d’armure, tout en retenant ses selles, pour ne plus rien perdre d’elle-même. Comment et pourquoi rester en vie alors que toute destinée s’est évaporée sous le joug de la mort et le chagrin muet des parents? Premier roman de la jeune autrice hollandaise Marieke Lucas Rijneveld, «Qui sème le vent» dresse un portrait rude et âpre d’une enfance ensevelie sous le poids du deuil, des non-dits et de l’abandon. Un roman poignant et bouleversant!

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