Interpol - El Pintor

Il est toujours délicat de parler d'un groupe que l'on a encensé, adoré, durant de longues années, tout en gardant un certain esprit critique. Il est d'autant plus difficile de parler de ce groupe quand celui-ci s'essouffle. Le cinquième album, écrit et produit à New-York, El Pintor (anagramme du nom du groupe), offre toujours ce rock sombre, tendu à l'extrème, caractéristique au groupe. Malheureusement, rien de nouveau à l'horizon: on prend les mêmes ingrédients, on met le tout dans un shaker et on voit ce que cela donne... Deux-trois titres sortent du lot, pas de révolution. Rien de palpitant en regard de leurs deux premiers opus réellement novateurs. Gagnant une certaine prestance à travers de grandes napes musicales aériennes, les titres d'Interpol perdent pourtant de leur immédiateté, de leur urgence. Il semble de plus en plus difficile au groupe de renouveller la splendeur de leur renversant premier album Turn on the Bright Lights (2002) ou l'efficacité d'un Antics (2004). Au final, Interpol reste une référence musicale indéniable, qui aura influencé plus d'une génération. Pourtant, le groupe semble se complaire dans une recette musicale usée et quelque peu surannée. Jadis novateur, Interpol se bat désormais pour éviter le surplace. Interpol sera en concert à Forest National le 24 janvier 2015.

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