David, les femmes et la mort de Judith Vanistendael

David, libraire berlinois quinquagénaire, apprend qu'il a le cancer à l'aube de la naissance de sa petite-fille Louise. David va préférer taire sa maladie, ne pas parler de sa douleur et de sa fin inexorable pour profiter, encore un peu, des délices de la vie. Sa femme Paula, ses filles Miriam et Tamar, assisteront, impuissantes, à cette mort lente et pénible. Tour à tour, chacune d'elles déroulera le fil de l'intrigue, évoquera des bribes de son histoire personnelle, détaillera ses relations avec David, abordera son rapport avec la maladie qui progressera, inéluctablement, tout au long des quatre chapitres du livre. La fin du livre se concentre lui, sur David, son lent déclin, son acceptation de la maladie, jusqu'à la mort. S’emparant d’ un sujet délicat, Judith Vanistendael parvient à faire réaliser un ouvrage enthousiaste, lumineux et chaleureux grâce un traitement graphique sensible (minuscules cases flottant dans une page quasi-vierge, mais aussi parfois de larges illustrations sur deux planches), une palette de couleurs luxuriantes et une narration remplie de pudeur et de douceur. Au final, David, les femmes et la mort est un portrait à la fois vibrant et intimiste d’une famille face à la maladie, raconté avec une grande maîtrise, tant dans les dialogues que dans la mise en images.  

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