Des nouvelles classes, des nouvelles écoles : priorité absolue ?

Lundi 2 mai 2016

L’information n’est pas neuve : des places doivent être créées dans les écoles au cours des prochaines années. Mais les besoins sont plus importants qu’annoncés. Il manquerait 35.200 places dans les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles d’ici 2050. Un énorme chantier s’ouvre pour la nouvelle ministre de l’Education Marie-Martine Schyns. On savait qu’il fallait créer des nouvelles écoles, des nouvelles classes primaires à Bruxelles mais un document transmis aux participants du Pacte pour un Enseignement d’Excellence montre l’urgence et l’ampleur du problème. Dans l’’enseignement fondamental, la région bruxelloise devra faire face à un manque de 4500 places dans les prochaines années. L’enseignement secondaire n’est pas épargné. D’ici 2025, dans moins de dix ans donc, il va manquer 5700 places dans les écoles bruxelloises. Avec des variations importantes d’une commune à l’autre. Les six communes du nord de la capitale vont carrément plonger dans le rouge avec plus de 20% de déficit de places pour les élèves. C’est inquiétant lorsqu’on connaît les délais nécessaires pour construire des nouvelles écoles (entre six et sept ans). Et lorsqu’on envisage l’horizon 2050, les chiffres s’envolent : il manquera 17.000 places dans le secondaire. La situation n’est pas vraiment meilleure en Wallonie. L’arrondissement scolaire de Liège aura besoin de 4000 places supplémentaires, celui de Nivelles 2400 et Namur, 2000. Dans le primaire aussi, Liège va être confronté à un manque d’au moins 500 places. Selon le document, il faudra mobiliser 160 millions d’euros d’ici 2025 pour que tout élève soit assuré d’avoir un toit. Joëlle Milquet avait essayé de faire face à ce défi en se servant du Programme prioritaire de travaux. Ces fonds qui doivent en principe servir à financer des travaux urgents dans les écoles vont être utilisés pour créer des nouvelles classes dans les écoles. Six millions supplémentaires ont été ajoutés aux 38 millions prévus en 2016 pour le Programme mais, selon les experts, cela restera très insuffisant pour répondre la demande. Lorsqu’elle était ministre de l’Enseignement en 2014, Marie-Martine Schyns avait déjà fait un état des lieux alarmant des disponibilités de places dans l’enseignement fondamental à Bruxelles. « La situation est simple. Les écoles sont saturées », avait-elle déclaré au Parlement de la Communauté française tout en relevant le manque voire l’absence de terrains disponibles pour créer des nouvelles écoles. La voici à nouveau confrontée au même défi.

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