Pénibilité et attractivité du métier
Mardi 8 novembre 2022
Le 12 octobre dernier, les enseignant·es étaient à nouveau dans la rue. A Namur cette fois, après avoir manifesté avant l’été à Bruxelles, Mons et Liège.
Le mouvement semble bien suivi et ne semble pas s’essouffler. Il dénote un malaise durable parmi les professionnel·les de l’enseignement.
Le front syndical traduit ce malaise à travers quatre revendications principales qui reflètent autant de problèmes sur le terrain: des problématiques qui ne sont pas toujours nouvelles, loin de là, mais qui resurgissent dans le contexte d’aujourd’hui, en relation avec des réformes en cours ou qui sont annoncées.
Il y a tout d’abord la surcharge du travail administratif. Le problème est un sujet de crispation déjà ancien. La charge administrative, pour les directions notamment, devient contreproductive quand elle est excessive et qu’elle empêche la mission pédagogique ou éducative propre à la fonction de s’exercer. Dans le contexte actuel, cette surcharge est augmentée, à la suite de la mise en place du nouveau système de pilotage de l’enseignement et aux contrats d’objectifs élaborés par les établissements scolaires.
Il y a aussi les inquiétudes concernant l’évolution de l’enseignement qualifiant et les projets de réforme qui le concernent après la mise en place du tronc commun dans le cadre du Pacte pour un Enseignement d’excellence.
Il y a le nombre des élèves dans les classes. Beaucoup d’enseignant·es se plaignent de classes surchargées, un problème qui n’est pas seulement organisationnel, mais qui est aussi lié à la pénurie des enseignant·es dans plusieurs disciplines.
Il y a enfin, l’instauration d’une nouvelle procédure d’évaluation des enseignant·es, un aspect qui suscite beaucoup d’émotions et qui, intrinsèquement, est lié à la mise en place du pilotage de l’enseignement, le pouvoir régulateur définissant les objectifs visés, tandis que les enseignant·es se voient attribuer le choix des moyens pédagogiques pour les atteindre, avec la responsabilité qui va avec cette liberté de choix.
Au total, le malaise renvoie à la question de la pénibilité du métier. Ou, pour le dire autrement, à celle de son attractivité.
Mais que faire pour avancer? S’agit-il, d’abord, de réduire ce qui pèse sur le métier, ou, au contraire, d’augmenter ce qui le rend plaisant? à suivre...
Patrick Hullebroeck, directeur
Illustration: Photo by Taylor Flowe on Unsplash