Pénibilité et attractivité du métier

Mardi 8 novembre 2022

Patrick Hullebroeck, Directeur

Le 12 octobre dernier, les enseignant·es étaient à nouveau dans la rue. A Namur cette fois, après avoir manifesté avant l’été à Bruxelles, Mons et Liège.
Le mouvement semble bien suivi et ne semble pas s’essouffler. Il dénote un malaise durable parmi les professionnel·les de l’enseignement.

Le front syndical traduit ce malaise à travers quatre revendications principales qui reflètent autant de problèmes sur le terrain: des problématiques qui ne sont pas toujours nouvelles, loin de là, mais qui resurgissent dans le contexte d’aujourd’hui, en relation avec des réformes en cours ou qui sont annoncées.

Il y a tout d’abord la surcharge du travail administratif. Le problème est un sujet de crispation déjà ancien. La charge administrative, pour les directions notamment, devient contreproductive quand elle est excessive et qu’elle empêche la mission pédagogique ou éducative propre à la fonction de s’exercer. Dans le contexte actuel, cette surcharge est augmentée, à la suite de la mise en place du nouveau système de pilotage de l’enseignement et aux contrats d’objectifs élaborés par les établissements scolaires.

Il y a aussi les inquiétudes concernant l’évolution de l’enseignement qualifiant et les projets de réforme qui le concernent après la mise en place du tronc commun dans le cadre du Pacte pour un Enseignement d’excellence.

Il y a le nombre des élèves dans les classes. Beaucoup d’enseignant·es se plaignent de classes surchargées, un problème qui n’est pas seulement organisationnel, mais qui est aussi lié à la pénurie des enseignant·es dans plusieurs disciplines.

Il y a enfin, l’instauration d’une nouvelle procédure d’évaluation des enseignant·es, un aspect qui suscite beaucoup d’émotions et qui, intrinsèquement, est lié à la mise en place du pilotage de l’enseignement, le pouvoir régulateur définissant les objectifs visés, tandis que les enseignant·es se voient attribuer le choix des moyens pédagogiques pour les atteindre, avec la responsabilité qui va avec cette liberté de choix.

Au total, le malaise renvoie à la question de la pénibilité du métier. Ou, pour le dire autrement, à celle de son attractivité.

Mais que faire pour avancer? S’agit-il, d’abord, de réduire ce qui pèse sur le métier, ou, au contraire, d’augmenter ce qui le rend plaisant? à suivre...


Patrick Hullebroeck, directeur  

Illustration: Photo by Taylor Flowe on Unsplash

 

nov 2022

éduquer

173

Du même numéro

Allocations d'études 2022/2023 dans le supérieur et l'enseignement secondaire

Les allocations d'études ou bourses d'études, sont des aides financières qui peuvent être octroyées, sous certaines conditions, aux élèves de l'enseignement secondaires et aux étudiant·es du supérieur...
Lire l'article

Grève dans l'enseignement ce jeudi 14 octobre 2022

Après avoir défilé dans les rues de Bruxelles, Liège et Mons, les enseignants et syndicats se donnent rendez-vous ce jeudi matin à Namur. Entre 8000 et 10.000 enseignants sont attendus. Les 4 revendic...
Lire l'article

Méritocratie: les paradoxes du rôle de l’école

Dans son ouvrage «Se ressaisir», la sociologue française Rose-Marie Lagrave, directrice de recherche au sein de la prestigieuse École des hautes études en sciences sociales (EHESS), décortique son par...
Lire l'article

Articles similaires