Pacte d’excellence : des aménagements et un agenda des réformes

Jeudi 9 mars 2017

  Les auteurs du Pacte sont parvenus à avancer sur certaines questions. Les syndicats ont pu obtenir l’assurance d’un financement de la réforme à hauteur de 220 millions aux alentours de 2020 et un report des économies à 2027-2028. L’investissement précèdera donc l’économie. Le gouvernement s’engage à « maintenir le volume global de l’emploi », quitte à réaffecter des enseignants dans d’autres fonctions. 1.100 personnes seront engagées en maternelle et 900 au primaire. En matière d’évaluation, la ministre Marie-Martine Schyns a garanti que le processus d’évaluation sera formatif et pas « punitif ». Une procédure collective de l’équipe ne sera entamée « qu’en cas de mauvaise volonté ou de carences répétées de la part d’un enseignant ». Au niveau de la charge de travail, on se dirige vers une augmentation du « collaboratif ». Deux périodes en moyenne par semaine y seront dédiées par chaque enseignant. De manière globale, la ministre indique que le métier va changer mais que la charge de travail n’augmentera pas. D’ici le 20 mars, le nouvel avis sera présenté aux instances décisionnelles internes ou aux affiliés, à préciser pour chaque organisation. Une fois leur  verdict rendu, cela clôturera la phase de co-construction des orientations du Pacte entamée voici près de deux ans. Après le 20 mars et s’il est accepté, le Pacte sera remis à son commanditaire, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui pourra passer à la phase d’exécution. C’est à ce moment-là que débuteront les débats politiques et parlementaires. Le Gouvernement a par ailleurs décidé d’organiser plusieurs rencontres entre le 21 mars et le 15 juin. La Ligue de l'Enseignement et de l'Education permanente regrette que le Pacte ne soit pas un réel accord politique qui engage véritablement les responsables politiques. La ministre garde, en effet, toute liberté de s’inspirer, ou non, des idées émises dans le rapport final. Pour rappel, « le but principal du Pacte est de déployer une culture de la qualité, de la responsabilité et de l’évaluation dans l’ensemble du système éducatif et de renforcer les moyens, le cadre et les pratiques pour y arriver ». Plutôt qu’une méthode de gestion, la Ligue de l’Enseignement suggère d’amorcer au niveau politique un véritable processus de négociation pour l’adoption d’un nouveau paradigme scolaire et d’un nouveau Pacte scolaire basé sur le principe de la généralisation de la neutralité. Elle regrette que ce sujet ne soit même pas évoqué dans les travaux du Pacte. Il est temps de repenser le système éducatif sur un autre paradigme : celui d’un système où tous les enfants ont accès à toutes les écoles, quelles que soient leurs convictions, parce que les écoles sont toutes également neutres et respectent de la même manière les valeurs de chaque enfant.   Maud Baccichet, secteur communication LEEP

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