La scolarité et les loisirs des jeunes francophones sous la loupe

Mercredi 9 décembre 2015

 Quel est l’état de santé des jeunes francophones ? Combien d’entre eux disposent-ils d’un ordinateur à la maison ? Pour quelles raisons fréquentent-ils (ou pas) un club sportif, une académie de musique ? Quelle est la part d’enfants vivant sous le seuil de pauvreté ? Ces données et bien d’autres se retrouvent dans le Mémento 2014 de l’Observatoire de l’enfance, de la jeunesse et de l’aide  à la jeunesse de la FWB qui scrute d’année en année les conditions de vie des enfants et des  jeunes francophones. Nous avons glané les chiffres  les plus intéressants dans le domaine de l’enseignement et des loisirs.
Pour la plupart des enfants, le parcours scolaire n’a rien d’un long fleuve tranquille. Le Mémento  2014, qui vient d’être publié, montre de grandes disparités selon le sexe, les conditions socio-économiques et la région ou la sous-région dans laquelle habitent les élèves. Au départ, les indicateurs sont bons : 96% des enfants fréquentent l’enseignement maternel en fédération Wallonie-Bruxelles, un chiffre particulièrement élevé dans la mesure où la participation à ce type d’enseignement n’est pas obligatoire. Les chiffres sont toujours excellents si l’on examine le taux de certification en fin de sixième primaire (97%). Mais dès les primaires pourtant, les premiers clivages apparaissent. En 2012-2013, 5,2% des élèves de l’enseignement primaire et 4,5% du secondaire ont fréquenté l’enseignement spécialisé.  Mais le nombre de garçons est presque deux fois plus élevé que celui des filles à tous les niveaux d’enseignement (y compris maternel). On notera (sans y voir une explication pour autant) la part très importante des « troubles du comportement » ou des « troubles des apprentissages » dans les raisons qui amènent des enfants à fréquenter ce type d’enseignement. Autre clivage en termes de genre : les filles sont partout bien plus nombreuses que les garçons à obtenir leur certificat de fin d’études, sauf dans l’enseignement secondaire professionnel (voir tableau). Le décrochage scolaire, même s’il est en recul, touche majoritairement les garçons (13,2% contre 8,7% des filles). C’est surtout vrai en Wallonie où il existe un écart de plus de 6% entre les garçons et les jeunes filles qui quittent prématurément le système scolaire. Si l’on examine les chiffres relatifs au retard scolaire, on constate que ceux-ci commencent à déraper à partir de l’enseignement secondaire. En dernière année de primaire, un élève sur cinq est « en retard » par rapport à l’âge légal de scolarisation mais ce taux grimpe à un sur deux en troisième secondaire ! Et on passe à six sur dix en sixième secondaire. Près de 70% des détenteurs d’un certificat d’enseignement supérieur (CESS) poursuivent des études supérieures. C’est surtout le cas des élèves issus de l’enseignement général où 95,2% des garçons et la presque totalité des filles (97,3%) optent pour l’enseignement supérieur, surtout universitaire.  Dernier chiffre qui casse un peu les stéréotypes : la proportion de jeunes considérés comme très qualifiés n’a cessé de progresser en Belgique ( 32% en 19995, 42% en 2012).  Et le nombre de jeunes peu qualifiés (possédant au maximum un diplôme de l’enseignement secondaire inférieur) est en diminution constante : 27% en 1995 contre 18% en 2012.

Les loisirs : le relationnel d’abord

Les loisirs sont des moments indispensables dans la vie des enfants et des jeunes. C’est d’ailleurs un droit reconnu par la Convention internationale des droits de l’enfant. Entre 12 et 16 ans, un jeune sur deux dit avoir fréquenté un club ou une académie. Plus d’un tiers ne le faisait plus au moment de l’enquête. Plus l’âge augmente, plus le taux de désafilliation progresse. A douze ans, sept enfants sur dix participent à ces activités. Le taux de fréquentation tombe à 40% à 16 ans. Le niveau socio-économique joue aussi un rôle important. Dans les familles dans lesquelles au moins un des deux parents a un emploi, 53,6% des enfants avaient une activité dans un club ou une académie. Mais dans les ménages sans emploi, 34% seulement des enfants ont ce type de loisirs et plus d’un quart n’a jamais fréquente un club ou une académie. Pourquoi fréquente-t-on un club de foot ? Quels sont les groupes de prédilection des jeunes de 12 à 16 ans ? On a demandé aux jeunes quel était le groupe fréquenté jugé le plus important à leurs yeux. Le sport est plébiscité par plus d’un tiers des répondants (37,8%). Ensuite vient  la fréquentation  d’un groupe d’amis (17,5%) et, loin derrière,  l’activité artistique mais aussi l’activité en ligne. En fait, la participation des jeunes à des groupes formels ou moins formels est avant tout dictée par les relations que ceux-ci permettent de nouer ou de renforcer bien plus que l’activité pratiquée en elle-même. Les freins pour ne pas fréquenter davantage des infrastructures culturelles et de loisirs ? En premier lieu, et comme pour les adultes, le manque de temps. Vient ensuite de manière plus étonnante le désaccord des parents suivi de très près par les problèmes de mobilité. Et si le sport est le groupe de prédilection des jeunes, sera-t-on vraiment étonné par l’énorme disparité entre garçons et filles au niveau des activités menées ? Si 99.960 filles sont inscrites dans différentes fédérations sportives, c’est le cas de 230.688 garçons. Aucune surprise non plus dans le type de sport pratiqué : 49,7% des garçons affiliés font du foot ou du rugby contre 3,8% des filles. Trois fois plus de garçons dans les arts martiaux mais 19.301 filles font de l’équitation ou de la gymnastique contre 5.342 garçons. Et il est fort peu probable que les prochaines études de l’Observatoire de l’Enfance et de la  Jeunesse montrent une évolution dans ces stéréotypes. Lire tout l’étude : http://www.oejaj.cfwb.be   Martine Vandemeulebroucke, responsable du secteur Communication  

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