Décret Inscriptions : les perspectives

Jeudi 5 octobre 2017

Au midi PIL du CAL, les partis réaffirment leurs positions sur le décret Inscriptions. Rencontres au Centre d'Action Laïque sur la thématique du décret Inscriptions. Globalement, tous et toutes soulignent le mérite du décret d’avoir rendu transparente et équitable la procédure d’inscription avec le formulaire unique d’inscriptions et s’accordent pour une réforme du décret. Plus concrètement, voici les positionnements de chacun-e : cdH (Julie de Groote - présidente de la COCOF - majorité) : Comme évoqué en commission de l’Education cette semaine et sur notre site, le cdH et le PS veulent lancer un groupe de travail « tous partis confondus » au sein du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Faire des auditions, discuter et décider tous ensemble des aménagements à effectuer sur les critères et réfléchir, encore. Au sujet de l’objectif de mixité, Julie de Groote s’est défendue à coups de Pacte d’Excellence et des millions investis, arguant que le décret Inscriptions n’a pas pour objectif la mixité mais bien la régulation des inscriptions. PS (Véronique Jamoulle - député de la commission Education de la Fédération Wallonie-Bruxelles -majorité). Selon elle, il faut abroger le critère de distance « proximité école primaire / domicile » qui a un « effet pervers » et est mal compris par les parents, dont certains vivent une « double peine » : d’une part lorsqu’ils ne peuvent mettre leur enfant dans l’école prêt de chez eux à cause de la pénurie de places, et d’autre part, parce que le décret les désavantage si justement l’école primaire était éloignée de leur domicile. Ecolo (Barbara Trachte – députée de la commission Education de la Fédération Wallonie-Bruxelles) : Barbara Trachte entend la demande de la majorité de travailler tous ensemble à une amélioration du décret et à opérer des changements de critères permettant le calcul de l’indice composite.  Mais elle souligne que l’opposition, contrairement au gouvernement, ne dispose pas des outils pour faire les simulations en fonction des changements de critères… Elle attend donc que la majorité fasse d’abord ses propositions. DéFi (Joëlle Maison - députée de la commission Education de la Fédération Wallonie-Bruxelles) : A l’instar de Véronique Jamoulle, il faut, selon elle, restreindre les critères géographiques, en supprimant les deux critères de distance entre l’école primaire et le domicile et entre l’école primaire et l’école secondaire (il ne faut donc maintenir que le critère géographique de proximité domicile – école secondaire). DéFi est pour l’instauration d’un meilleur critère pédagogique. Pour plus de mixité, Joëlle Maison évoque une réforme de l’encadrement différencié et son évaluation. « Il faut arrêter le saupoudrage ». La députée évoque aussi le souhait de généraliser des degrés d’enseignement autonomes pour créer des places attractives. Elle dit regretter que « bien souvent le premier degré est coloré par ce qui se passe dans les degrés suivants », faisant allusion à l’enseignement qualifiant. MR (George-Louis Bouchez – chef de file du MR à Mons). Selon lui, certains critères d’attributions, à savoir les critères géographiques, vont à l’encontre des objectifs de base de mixité sociale et ne font que renforcer les inégalités (le lien entre le quartier et l’école reste trop fort). Il faut donc d’abord travailler au niveau de l’aménagement du territoire. Par ailleurs, il estime qu’il aurait fallu agir uniquement sur les écoles qui posaient problèmes, plutôt que sur l’ensemble des établissements. Aujourd’hui, au lieu de débloquer des budgets par rapport aux places manquantes, il vaudrait mieux une réallocation des places et des moyens. Il réaffirme, en conclusion, l’importance de changer le décret le plus vite possible, pour la rentrée prochaine dans l’idéal. PTB (Bruno Bauwens) : Après avoir rappelé quelques chiffres sur les inégalités, il réaffirme les objectifs de mixité du décret et leur soutien aux propositions de l’Aped (l‘appel pour une école démocratique) :
  • appliquer le décret dès l’entrée en maternelle et ensuite tout au long du tronc commun (donc chaque fois qu’un élève est amené à changer d’école pour quelque motif que ce soit) ;
  • proposer d’emblée aux parents un établissement scolaire en maximisant à la fois la proximité et la mixité sociale des écoles ;
  • laisser aux parents la liberté d’accepter ou de refuser l’école qui leur serait ainsi proposée ; en cas de refus, les parents pourront toujours choisir librement une école où il reste de la place.
Bruno Bauwens site une étude menée par Nico Hirtt (Aped) et Bernard Delvaux (Girsef) qui démontre que le procédé fonctionne à Bruxelles où la ségrégation sociale résidentielle est pourtant très forte.

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