Bruxelles, c’est nous

Mercredi 23 mars 2016

Bruxelles, frappée, blessée, meurtrie, mais Bruxelles, debout, solidaire et vivante.
Bruxelles aujourd’hui se relève et, dans la lumière printanière, bruisse déjà toute entière, de la pulsation rythmée de la grande ville cosmopolite, qu’elle est.
Bruxelles, que la violence aveugle voulait atteindre, ne se sera jamais tue.
  Mais voici venu, le temps du deuil et du recueillement. Le moment de se détacher de l’agitation de la vie quotidienne, de revenir à soi, et, dans le silence de la mémoire, de recueillir, une à une, les idées qui nous portent. La liberté de conscience et de pensée. La liberté d’expression. L’égalité de droit. L’éducation pour tous. Et la détermination qui accompagne ce ressourcement, de ne pas laisser anéantir ces principes ou de les laisser lettre-morte. C’est également dans l’épreuve que se noue le sentiment de faire partie d’une communauté. Sans doute n’est-il pas de moment plus véridique que celui-là. Mais c’est aussi dans le partage de la douleur qui suit l’épreuve que se mesure le degré d’ouverture de ce nous. Dans la capitale européenne qu’est devenue Bruxelles, ce nous ne peut-être  que cosmopolite et bigarré de la multitude des sensibilités que la vie internationale a réunie en son sein. Les personnes proches sont souvent, d’une incontournable façon, issues de milieux différents et d’origines parfois lointaines. A l’école aussi. Les jeunes peuvent y apprendre à se connaître et à faire société. Le fait-elle bien, le fait-elle mal ? Je ne sais. Mais ne la négligeons pas. Donnons-lui les moyens conséquents dont elle a besoin pour accomplir sa mission. Face à la terreur et à l’obscurantisme, l’école, fut-elle décevante, résiste, tout comme ceux qui travaillent dans le domaine de l’éducation non formelle. Avec ces derniers, l’école est souvent l’unique endroit où les jeunes ont la possibilité de découvrir et de discuter les convictions personnelles de chacun et ce dans quoi elles s’enracinent : les systèmes de valeurs, les religions, les philosophies, les sciences ou, pour le dire plus simplement, le foisonnement des idées. Après tout, à l’école aussi, Bruxelles, c’est nous. Patrick Hullebroeck, directeur de la Ligue de l'Enseignement et de l'Education permanente

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