Action commune inédite pour les associations étudiantes belges !

Lundi 25 mars 2013

Jeudi prochain, les deux principales associations étudiantes francophone et flamande, la Fédération des étudiants francophones (FEF) et la Vlaamse vereniging van studenten (VVS) manifesteront lors d’une « journée d’action nationale ». Cette action fédératrice inédite appelle à un refinancement public de l’enseignement supérieur. Dans la revue Eduquer du mois de mars, nous avions donné la parole à David Méndez Yépez, président de la FEF, qui évoquait les problématiques actuelles de l‘enseignement supérieur dans un contexte de réformes, amorcées par le ministre Marcourt.

David Méndez Yépez, président de la FEF

L’avant-projet de décret « paysage », porté par le ministre de l’Enseignement supérieur, M. Marcourt, a pour objectif de réformer, tant les structures de l’enseignement supérieur, que l’organisation des études. Selon le ministre, ce décret poursuit plusieurs objectifs : celui d’accroitre la coopération entre les institutions, tous types confondus, et d’offrir un enseignement de proximité réfléchi sur une base géographique et non selon une logique de réseau. La FEF souscrit pleinement à ces deux objectifs. Elle a toujours défendu un enseignement accessible à tous et dans lequel chaque étudiant, quel que soit son cursus, disposerait des mêmes droits et de la même qualité d’enseignement. Néanmoins, les objectifs louables ne peuvent occulter d’autres logiques qui transcendent ce décret, et que la FEF rejette. Sans oublier que les questions fondamentales ne sont pas traitées : le manque d’encadrements, d’infrastructures et de moyens octroyés à l’enseignement supérieur, nécessaire pour garantir un enseignement de qualité pour tous.

La FEF s’oppose à la sélection en sciences médicales

Mi-février, avant la concertation avec le ministre, la FEF a présenté à la presse son manifeste « Les 9 commandements étudiants». Celui-ci synthétise les principales revendications de la FEF afin de renforcer la qualité et l’accessibilité de ce service public et de la vie des étudiants. Ces revendications sont déclinées en de multiples propositions concrètes que la FEF souhaite intégrer au décret « paysage ». Parmi les neuf angles adoptés pour garantir un enseignement de qualité pour tous, se trouve en premier lieu l’opposition à la pérennité de la sélection en sciences médicales. La récente hécatombe en 1re année à la session de janvier doit pousser nos responsables politiques à rejeter ce mécanisme injuste. Plus de 1600 étudiants, c’est-à-dire près de la moitié des étudiants inscrits en 1re année, se voient refuser l’accès à la 2e année ; et ce, après 4 mois seulement à l’université. Ils n’ont eu droit ni à l’erreur, ni à un temps d’adaptation. La FEF dénonce cette pratique dommageable à court et long termes et lui oppose, dans son second commandement, une solution plus juste et nécessaire : celle de renforcer drastiquement l’aide à la réussite pour les étudiants de première génération qui le souhaitent en généralisant les remédiations, ainsi que les évaluations facultatives et non-contraignantes qui permettent à l’étudiant de combler ses lacunes (type « passeport pour le bac » et examens blancs). La mise en place de ce type d’outils pédagogiques serait obligatoire et contraignante pour l’établissement, sous peine de perdre une partie de son financement. Les autres commandements affirment la nécessité d’offrir des infrastructures et des services de qualité en suffisance, la possibilité d’échelonner son minerval, les bénéfices d’une participation réelle et effective des étudiants à l’organisation de l’enseignement, l’importance centrale du concept d’année d’étude dans les programmes, ainsi que l'inclusion des questions de démocratisation et de développement durable dans le nouveau paysage. Tout cela est conjoint à la nécessité d’un refinancement public de l’enseignement à hauteur de ses besoins et à l’urgence de sortir du mécanisme d’enveloppe fermée l’asphyxiant.

Neuf clés pour renforcer la qualité pour tous

La qualité des études est menacée par le manque de moyens publics octroyés et par le risque d’adéquation qui persiste entre l’offre d’enseignement supérieur et les impératifs économiques régionaux, chers à notre ministre Marcourt. Grâce aux mobilisations étudiantes en décembre 2012 et début janvier, certains passages du décret desservant l’étudiant ont pu être retirés. Des avancées positives mais qui ne suffisent pas ! La FEF attend beaucoup de la future concertation et est déterminée à faire de ce décret une véritable avancée en termes de qualité et d’accessibilité.

Contactée au téléphone, la FEF réaffirme le fait que les concertations avec le ministre n'ont pas abouti, et que si les revendictions des associations étudiantes ne sont pas entendues malgré la journée de jeudi, d'autres actions seront prévues.

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