Accessibilité aux études menacée pour les étrangers

Lundi 12 juin 2017

Les étudiant.e.s se sont battu.e.s pour que les droits d’inscription des étrangers dans les universités et hautes écoles n’augmentent pas. Le combat en faveur d’un même minerval sans discrimination continue pour la FEF.
Début mars, un avant-projet de décret organisant le refinancement de l’Enseignement supérieur menace les droits d’inscription des étudiant.e.s étrangers.ères. Pour pallier un manque d’argent, le décret autorise les hautes écoles et les universités à multiplier par 15 le montant du minerval classique (835 euros) demandé à ces étudiant.e.s, soit 12.525 euros ! Pour rappel, jusqu’ici, le montant maximal était de 4.175 euros, soit 5 fois les 835 euros demandés aux étudiants belges et autres ressortissants de l’Union européenne. Le système prévoit cependant une exception notoire : les jeunes originaires de pays LDC (les pays les moins développés selon l’ONU) ou de pays avec lesquels la Fédération Wallonie-Bruxelles a conclu des conventions particulières, sont eux, accueillis dans les mêmes conditions que les Belges. Leur minerval leur revient à 835 euros, droits d’inscription non majorés donc.

Amender le décret

La réaction des étudiant.e.s a été instantanée et obstinée jusqu’à finalement occuper du 20 avril au 3 mai, les rectorats de l’ULB et de l’UCL. Le 3 mai, à l’issue d’une réunion entre les recteurs des universités, le cabinet Marcourt, l’administrateur de l’ARES (fédération des établissements d’enseignement supérieur en Communauté française) et une délégation étudiante, un accord en trois parties a été obtenu. Les recteurs se sont engagés à ne pas augmenter les frais d’inscription des étudiant.e.s concerné.e.s pendant au moins 4 ans. 11 pays supplémentaires ont été ajoutés à la liste des pays en voie de développement (Côte d’Ivoire, Zimbabwe, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Cameroun, Nigéria, Syrie, Swaziland, Pakistan, Kenya, Ghana, Congo). Les critères de réussite pour continuer à bénéficier des droits d’inscription non majorés ont été assouplis et fixé à 75% du programme individuel de l’étudiant et non plus à 100%. Pour la Fédération des étudiants francophones, cela reste insuffisant puisque de nombreux pays en voie de développement continue de voir leurs frais d’inscription portés à 4.175 euros. Les étudiant.e.s et la FEF se tournent à présent vers nos représentants politiques pour qu’ils aillent plus loin que l’accord des recteurs en réinstaurant dans le décret, le plafond maximal de 4.175 euros comme montant maximal afin d’éviter l’élitisation des publics internationaux. Maud Baccichet, secteur communication

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