Des étudiant.e.s au bord de la précarité

Jeudi 1 février 2018

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La récente polémique autour du sugar-dating et de la prostitution des étudiant.e.s a remis sur le devant de la scène la question de la pauvreté estudiantine. Le ministre de l’enseignement supérieur s’est emparé de la question et a annoncé la
Eduquer 135: Paupérisation des étudiant.e.s, urgence d'agir!
mise en œuvre d’une étude sur le sujet, dont les résultats sont attendus en 2018. En attendant, petit retour sur la question, car il y a urgence d’agir!
Selon la Fédération des Étudiant.e.s Francophones, une année d’étude peut se chiffrer entre 8.000 et 12.000 euros, soit entre 850 et 1.200 euros par mois selon que l’étudiant.e kote ou non. Un coût qui n’est pas abordable pour toutes les familles, sans compter que ces dernières années, les formations se sont allongées, ce qui a eu pour conséquence d’augmenter encore le budget «études». De ce fait, un.e étudiant.e sur deux est obligé.e de travailler pour financer son année académique. Mais pour beaucoup, cela ne suffit pas. En 2017, le SPP Intégration Sociale indiquait que 27.133 étudiant.e.s avaient dû passer par les CPAS pour pouvoir entreprendre des études et subvenir à leurs besoins. Cet organisme de lutte contre la pauvreté semble devenir une réelle assistance pour ces jeunes en quête d’avenir puisque les 18-25 ans représentent, à eux-seuls, 33 % de la population touchant le revenu d’intégration[1]. Pourtant, des aides officielles et directement liées aux études existent comme les allocations d’études de la Fédération Wallonie-Bruxelles ou les aides sociales des établissements. Mais malgré les efforts réalisés, ces dispositifs restent trop maigres, trop peu nombreux et inégalitaires. Ainsi, dans ce premier dossier de l’année, nous nous poserons les questions: Quelles sont les causes de la paupérisation de la population étudiante et quels impacts a-t-elle sur les conditions de vie des étudiant.e.s? Nous tenterons, dans un premier temps, de définir la pauvreté étudiante et de comprendre ses origines: coût des études trop élevé, famille précarisée, accès aux bourses insuffisant... Nous reviendrons ensuite sur les conséquences de la pauvreté sur les conditions de vie des étudiant.e.s. Stress, job étudiant précarisant, risques d’endettement, santé détériorée, manque de confiance… quand on est pauvre, les risques d’échouer sont légion. Enfin, nous donnerons la parole à Jean Spinette, président du CPAS de Saint-Gilles. Selon lui, si le CPAS est une véritable bouée de sauvetage pour les étudiant.e.s, la stucture joue un rôle qui ne devrait pas être le sien. Tout au long de ce dossier, nous verrons que si les diplômes sont un passeport pour l’avenir, leur accès dépend encore fortement du milieu socio-économique dont est issu.e l’étudiant.e. Ainsi, nul doute qu’il est grand temps d’offrir à tous les jeunes, sans distinctions, les moyens de réussir! Bonne lecture! [1] www.luttepauvrete.be/chiffres_revenu_integration.htm  

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